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Municipales d’Istanbul : Erdogan dénonce un « crime organisé »


D'après les résultats provisoires des élections municipales du 31 mars, Erdogan a subi un revers inédit en 16 ans de pouvoir. (photo AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que les élections municipales tenues la semaine dernière et dont les premiers résultats donnent son parti perdant à Istanbul avaient été marquées par des « irrégularités » massives commises de manière « organisée ».

« Il ne s’agit pas d’irrégularités çà et là, presque toute l’affaire est irrégulière », a déclaré Erdogan lors d’une conférence de presse avant son départ pour une visite en Russie. « Notre parti a établi que des crimes organisés, que des actions ont été perpétrées de manière organisée » lors du scrutin, a assuré Erdogan, évoquant un « vol dans les urnes ».

D’après les résultats provisoires des élections municipales du 31 mars, Erdogan a subi un revers inédit en 16 ans de pouvoir avec la perte de la capitale Ankara et une défaite d’un cheveu à Istanbul. Mais refusant d’admettre sa défaite, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) d’Erdogan a multiplié les recours. Dimanche, l’AKP a annoncé qu’il avait demandé aux autorités électorales de recompter toutes les voix dans 38 des 39 districts d’Istanbul, et d’invalider les votes dans le dernier district.

Recomptage partiel

En référence au faible écart qui sépare les deux candidats à Istanbul, Erdogan a déclaré que « personne n’a le droit de proclamer sa victoire avec une différence de 13-14 000 voix ». La perte d’Istanbul, capitale économique de la Turquie où vit 20% de la population du pays, serait un revers électoral sans précédent pour Erdogan. Ekrem Imamoglu, candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), soutenu par d’autres formations hostiles à Erdogan, est arrivé en tête avec 25 000 d’avance sur son opposant de l’AKP, l’ancien Premier ministre Binali Yildirim.

Alors qu’un recomptage partiel est en cours à Istanbul, le CHP a affirmé lundi qu’Imamoglu maintenait 15 722 voix d’avance sur son adversaire. Imamoglu, qui se présente d’ores et déjà comme le « maire d’Istanbul », accuse l’AKP de vouloir gagner du temps en multipliant les recours pour effacer les traces d’éventuelles malversations commises à la municipalité.

LQ/AFP