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Macron reçoit Poutine à Versailles pour un dialogue « sans concession »


Des manifestants réunis dimanche sur l'esplanade du Trocadero pour la venue du président russe dans la capitale. (photo AFP)

Après avoir rencontré Donald Trump la semaine dernière, le président français Emmanuel Macron reçoit lundi Vladimir Poutine au Château de Versailles, pour discuter de différents dossiers comme la Syrie ou l’Ukraine, sans exclure un possible rapport de force.

« On peut imaginer que la conversation va être franche et assez directe ». Emmanuel Macron « ne s’interdira rien (..) y compris (sur) les questions qui ont trait aux libertés », a déclaré lundi matin la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez. Le jeune chef de l’État français achève ainsi un marathon diplomatique qui l’a conduit jeudi au sommet de l’Otan de Bruxelles puis, en fin de semaine, au G7 de Taormina.

« Donald Trump, le président turc ou le président russe sont dans une logique de rapport de forces, ce qui ne me dérange pas », a confié le chef de l’État en fin de semaine. Emmanuel Macron a promis un « dialogue exigeant », « sans aucune concession », avec son homologue russe, qui l’avait appelé à « surmonter la méfiance mutuelle » dans un message de félicitations après son élection. Au menu des discussions des deux hommes lundi : les relations franco-russes, leurs visions respectives de l’avenir de l’Union européenne, la lutte antiterroriste et les crises régionales, l’Ukraine et la Syrie, mais aussi la Corée du Nord et la Libye. « Beaucoup de choses vont dépendre de la première rencontre », a estimé lundi l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov sur la radio Europe 1. Lui aussi a jugé « très important » de « commencer à dissiper cette méfiance qui s’est accumulée ces dernières années. Je crois qu’en quelques heures on peut déjà faire un petit bout de chemin ».

Chacun devra faire un pas

Les deux dirigeants se retrouveront en tête-à-tête à la mi-journée, puis déjeuneront, entourés de leurs délégations, tiendront une conférence de presse conjointe et inaugureront l’exposition qui sert de prétexte à cette rencontre. « Pierre le Grand, un tsar en France », ressuscite la mémoire de la visite de Pierre Ier, figure chère à Vladimir Poutine, à Versailles en mai et juin 1717, déplacement qui donna une nouvelle impulsion aux relations diplomatiques entre la France et la Russie.

Pour Emmanuel Macron, il est nécessaire de « parler avec la Russie » de la crise syrienne afin de « changer le cadre de sortie de la crise militaire » et de « construire de manière beaucoup plus collective une solution politique inclusive ».

Le président français estime que la mise à l’écart des Occidentaux sur ce dossier, au profit d’un processus de cessez-le feu parrainé par la Russie, l’Iran et la Turquie, signait leur « défaite ». De le même manière, il compte discuter pied à pied du dossier ukrainien. « La Russie a envahi l’Ukraine », a-t-il même lancé à l’issue du G7 alors que Moscou dément toute implication dans le conflit. Pour nouer une relation personnelle, chacun devra faire un pas. Emmanuel Macron avait affirmé, lors de sa campagne, ne « pas faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine », dont il disait ne pas partager les « valeurs ». Les deux chefs d’État tenteront d’arrondir les angles après la campagne présidentielle française marquée par l’accueil au Kremlin de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen et les piratages informatiques visant le mouvement politique d’Emmanuel Macron, En Marche !, attribués à des hackers russes.

Le Quotidien/AFP