Des avocats iraniens tentent de récupérer 1,6 milliard de dollars bloqués au Luxembourg après une décision d’un tribunal américain de saisir cet argent pour indemniser les victimes des attentats du 11-Septembre, a affirmé mardi un responsable iranien.
« Cet argent appartient à notre Banque centrale et nous n’y avions pas accès du temps des sanctions » imposées par l’Union européenne (UE) contre l’Iran à cause de son programme nucléaire, a affirmé Majid Takhte-Ravanchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle Irna.
Grâce à l’accord nucléaire de juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, ces sanctions ont été en partie levées.
Les avocats de la Banque centrale sont donc « en contact » avec le Luxembourg « pour que nous puissions récupérer cet argent », selon le vice-ministre.
Le New York Times écrivait mardi qu’en 2011, « les victimes (des attentats du 11 septembre 2001) avaient convaincu le juge fédéral à New York, George B. Daniels, de décider que l’Iran avait apporté son aide à ces attaques en apportant un soutien à Al-Qaïda », ce que l’Iran dément formellement.
En 2012, ce même juge « a ordonné à l’Iran de verser 2 milliards de dollars aux victimes et 5 milliards » de dollars de dommages et intérêts.
L’an dernier, les avocats des victimes ont convaincu « un juge au Luxembourg de geler » 1,6 milliards de dollars des fonds de la Banque centrale iranienne au Luxembourg en vue d’une saisie au profit de leurs clients, selon le New York Times.
M.Takhte-Ravanchi a qualifié de « totalement injuste et sans fondement » la décision américaine.
En avril 2016, la Cour suprême des Etats-Unis avait décidé que l’Iran devait verser près de deux milliards de dollars de compensations sur des fonds gelés aux Etats-Unis à quelques 1.000 victimes américaines d’attentats fomentés ou soutenus par Téhéran, selon les familles.
Téhéran avait dénoncé cette décision et porté plainte devant un tribunal international.
L’affaire des fonds du Luxembourg risque d’aggraver les tensions de plus en plus fortes entre Téhéran et Washington depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
Le Quotidien / AFP