Les Saoudiennes pourront également conduire des motos et des camions à compter de juin 2018, ont clarifié les autorités, près de trois mois après l’annonce par Ryad de la levée de l’interdiction des femmes au volant.
Dans le royaume ultraconservateur, les femmes font encore l’objet de sévères restrictions et sont notamment soumises à la tutelle d’un homme de leur famille pour faire des études ou voyager.
« Nous allons autoriser les femmes à conduire des motos et des camions », a assuré vendredi soir la Direction générale de la circulation, répondant à un ensemble de questions concernant le décret royal dévoilé en septembre, selon l’agence de presse officielle SPA.
Interrogée sur la possibilité de distinguer les conductrices des conducteurs par des plaques différentes, elle a affirmé qu’il n’y aurait « pas de distinction ». En cas d’infractions ou d’accidents graves, elles seront toutefois conduites dans un centre de police réservé aux femmes, a-t-elle précisé.
Fin septembre, la communauté internationale avait salué la décision « historique » du royaume saoudien, le seul pays au monde à interdire jusqu’ici le volant aux femmes. Cette mesure, réclamée depuis 1990 par des militantes dont certaines ont été arrêtées pour avoir défié l’interdiction, doit entrer en vigueur à partir de juin 2018.
Impact économique
La décision porte l’empreinte du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, architecte d’un vaste programme de réformes économiques et sociales baptisé « Vision 2030 » qui vise notamment à augmenter la participation des femmes à la force de travail à 30% en 2030, contre 22% actuellement.
La décision de Ryad pourrait avoir un impact significatif sur l’économie saoudienne, sérieusement affectée depuis la mi-2014 par la chute des revenus pétroliers. En Arabie saoudite, le chômage est très élevé parmi les femmes, du fait de leur dépendance totale aux conducteurs masculins.
Le Quotidien/AFP