La Russie a confirmé mardi que le crash du vol A321 dans le Sinaï égyptien, qui a fait 224 morts le 31 octobre, était un attentat et a promis de «trouver et punir» les responsables «où qu’ils se cachent» dans le monde.
En représailles, le président Vladimir Poutine a également annoncé une intensification des frappes aériennes en Syrie où des chasseurs et bombardiers russes opèrent depuis le 30 septembre.
«On peut dire qu’il s’agit d’un attentat», a annoncé le chef des services secrets russes (FSB), Alexandre Bortnikov au président russe lors d’une réunion dans la nuit de lundi à mardi au Kremlin dont le contenu n’a été révélé que mardi par la présidence russe.
«Pendant le vol, un engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à 1 kilogramme de TNT s’est déclenché», a précisé le chef du FSB. «En conséquence, l’avion s’est désintégré dans l’air, ce qui explique pourquoi (nous avons retrouvé) des morceaux du fuselage dans un large rayon».
La branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique avait assuré être responsable du crash de l’appareil dans le désert du Sinaï, qui a coûté la vie aux 224 passagers et membres de l’équipage, presque tous des Russes.
Jusqu’à présent, l’hypothèse d’une bombe à bord de l’avion avait été évoquée par Washington et Londres mais mise en doute par Moscou, qui avait néanmoins suspendu les vols russes vers l’Égypte.
Estimant que le crash de l’avion «marquera à jamais» la Russie, Vladimir Poutine a promis de «trouver et punir les criminels», sans nommer pour autant l’EI. «Nous devons le faire sans tarder, trouver leur identité. (…) Nous les trouverons en n’importe quel point de la planète et nous les punirons», a poursuivi le président.
«L’action militaire de notre aviation en Syrie doit être non seulement poursuivie, mais aussi intensifiée pour que les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable», a-t-il déclaré.
Le crash de l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet, en provenance de Charm el-Cheikh et à destination de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), est la pire catastrophe aérienne ayant jamais frappé le pays et le pire attentat contre des Russes en dix ans.
L’annonce du Kremlin intervient quatre jours après des attentats ayant fait au moins 129 morts et 352 blessés dans le centre de Paris, revendiqués par les jihadistes de l’EI. Lundi, alors qu’il participait au G20 à Antalya, en Turquie, le président russe a appelé à «unir (les) efforts dans la lutte contre ce mal, le terrorisme».
Les récents attentats «prouvent que (la Russie) a eu raison» de vouloir organiser une coalition antiterroriste internationale élargie en Syrie, où Moscou mène des frappes aériennes quasi quotidiennes depuis fin septembre à la demande du régime de Damas.
AFP/M.R.