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Inondations : 8 morts en Allemagne, situation tendue en France


À Simbach am Inn, dans le sud de l'Allemagne. (photo AFP)

Habitants en barque dans les rues inondées, certains réfugiés sur les toits: de nouvelles pluies étaient attendues jeudi en France, faisant craindre une aggravation des inondations qui ont fait au moins huit morts en Allemagne depuis dimanche.

Quatre personnes, dont trois femmes d’une même famille, sont mortes et quatre autres sont portées disparues en Bavière, dans le sud-est de l’Allemagne, a indiqué jeudi matin un porte-parole de la police locale. « On s’attend au pire », a-t-il ajouté, inquiet du sort des disparus, ajoutant que des plongeurs tentaient de les retrouver. Dimanche et lundi, des pluies diluviennes avaient déjà fait quatre morts dans le pays.

GERMANY-FLOODS

Ce jeudi 2 juin à Simbach-am-Inn. (photo AFP)

Epicentre des inondations mercredi, Simbach-am-Inn a commencé à voir le niveau de l’eau baisser dans les rues de la ville qui montait parfois jusqu’aux toitures: « le niveau baisse, mais beaucoup de maisons sont encore inondées », selon le porte-parole.

Simbach am Inn, le 2 juin. (photo AFP)

Simbach am Inn, le 2 juin. (photo AFP)

C’est dans cette petite ville proche de la frontière autrichienne que les plongeurs des secours ont découvert dans une maison trois victimes d’une même famille: une femme de 56 ans, sa fille de 28 ans et sa mère de 78 ans. Quelques kilomètres plus loin, à Julbach, c’est une femme de 80 ans qui est morte emportée par les eaux lorsque sa maison s’est effondrée.

Jeudi, les rondins et troncs d’un stock de bois d’une scierie étaient charriés par les eaux dans le centre de la ville où la plupart des commerces ont été ravagés par les eaux et par ces troncs d’arbres qui ont fracassé les devantures. L’eau s’est pour l’essentiel retirée. A la mi-journée, seule la rue principale du centre-ville restait inondée et les habitants s’affairaient à nettoyer la boue accumulée dans leur maison.

Les habitants de Simbach-am-Inn en train de nettoyer les dégâts ce 2 juin. (photo AFP)

Les habitants de Simbach-am-Inn en train de nettoyer les dégâts ce 2 juin. (photo AFP)

 

À Simbach am Inn. (photo AFP)

À Simbach am Inn. (photo AFP)

Dans l’Autriche voisine, les pompiers sont intervenus à plusieurs centaines de reprises dans l’ouest du pays mercredi mais la situation était quasiment revenue à la normale jeudi.

Situation « tendue » en France

En France, la région parisienne et le département voisin du Loiret (centre) se trouvaient toujours jeudi matin en alerte d’autant que les services de météorologie ont averti que de nouvelles pluies étaient attendues.

À Longjumeau. (photo AFP)

À Longjumeau le 2 juin. (photo AFP)

La situation reste « tendue » et « difficile » dans « plusieurs secteurs », a reconnu le Premier ministre Manuel Valls, venu constater les dégâts dans les rues inondées de Nemours, l’une des villes les plus touchées à 80 kms au sud de Paris. L’eau a dépassé à l’endroit le plus inondé les niveaux historiques de 1910 (4,25 m). « Ça fait 60 ans que j’habite ici, je n’ai jamais vu ça », commentait, éberluée, Sylvette Gounaud, employée d’une supérette de la ville.

M. Valls a annoncé la création « d’un fonds exceptionnel de soutien » aux victimes. Certaines ont passé la nuit sur des lits de camp dans un gymnase, comme à Nemours et Longjumeau. Dans ces villes, les barques naviguent entre les rues de l’hypercentre inondé depuis mercredi après-midi et ramènent sur la terre ferme les habitants privés d’électricité et de chauffage.

Des résidents évacués à Longjumeau. (photo AFP)

Des résidents évacués à Longjumeau, ce jeudi 2 juin. (photo AFP)

À Moret-sur-Loing, rendue célèbre par les tableaux des impressionnistes, « les moulins sur les îles ont de l’eau jusqu’aux toitures », a décrit l’édile de la commune où 150 à 200 personnes ont du être évacuées depuis mercredi. Encore plus à l’ouest de Paris, le château de Chambord a les pieds dans l’eau. Là aussi et dans tout le département, les élèves ont été priés de rester chez eux.

Dans la capitale, une partie des voies sur berges a été fermée. La Seine frôlait les 5 mètres jeudi matin, remontant sur les jambes du zouave du pont de l’Alma, célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens. Lors de la crue historique de 1910, il avait eu de l’eau jusqu’aux épaules (8,62 mètres). Et selon la mairie, la Seine va continuer à monter et pourrait atteindre le week-end prochain dans la capitale un pic, entre 5,10 et 5,70 mètres.

Les intempéries ont perturbé l’ambiance habituellement feutrée de Roland Garros, seul tournoi de tennis majeur dépourvu de protection contre la pluie, où les joueurs ont dit leur colère mercredi contre les interruptions à répétition. « Une escroquerie! », a lancé l’Espagnol David Ferrer.

La situation s’améliorait en revanche en Belgique, après les pluies importantes tombées dans la nuit de lundi à mardi, qui ont mises sous eau de nombreuses caves dans le nord-ouest du pays, le long de la frontière française. Mais la pluie pourrait revenir, comme en Pologne où de nouveaux orages sont attendus mardi.

Le Quotidien / AFP