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Glyphosate : revirement de l’Allemagne, l’herbicide autorisé pour 5 ans de plus dans l’UE


Le glyphosate pourra donc être répandu dans les champs européens durant encore au moins cinq ans. (illustration AFP)

Les États membres de l’UE, réunis au sein d’un comité d’appel, ont voté lundi en faveur d’une nouvelle autorisation pour cinq ans de l’herbicide controversé glyphosate, ce qui constitue une surprise, a annoncé la Commission européenne.

Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l’exécutif européen, représentant à peine plus des 65% de la population de l’UE nécessaires. Neuf s’y sont opposés (dont la France et le Luxembourg) et un pays s’est abstenu (le Portugal), ce qui a permis d’atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre.

L’Allemagne, qui s’était abstenue au tour précédent, a voté en faveur de la proposition, après avoir demandé des modifications au texte en lien avec des restrictions sur l’usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier. Ce changement dans la position de l’Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d’une nouvelle autorisation du désherbant décrié présent dans la composition du célèbre Roundup de Monsanto et jugé nocif tant pour la santé que pour l’environnement.

« Le vote d’aujourd’hui montre que quand nous voulons, nous pouvons partager et accepter notre responsabilité collective dans la prise de décision », a réagi le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis, cité dans un communiqué.

La Commission va maintenant adopter une décision avant que l’autorisation actuelle n’expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c’est l’exécutif européen qui aurait dû trancher.

Colère et consternation

Les réactions critiques ont très vite afflué sur les réseaux sociaux. « Mauvaise journée pour les droits de la santé et des consommateurs », a tweeté en allemand la ministre luxembourgeoise de l’Environnement Carole Dieschbourg, rappelant également – en anglais – que le Grand-Duché dit non et a voté contre. Elle appelle aussi les pays dissidents au « réveil » et « poursuivre le combat ».

Le député européen altermondialiste José Bové a également affiché sa virulence à l’égard de cette décision qui symbolise selon lui « la victoire du business sur la science ». Il a aussi épinglé l’Allemagne pour son revirement : « Bayer et Monsanto ont réussit à tordre le bras à Mme Merkel ».

Le Quotidien/AFP