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Comment se passera le Brexit ? Ce que l’on sait et ce qui reste en suspens


Le Brexit est un chemin semé d’embûches et de rebondissements, et le suspense sur la forme qu’il va prendre peut durer encore des années. Le point.

.Ce que l’on sait

– Le Royaume-Uni se lancera dans le Brexit avant la fin mars

Le gouvernement conservateur de Theresa May est déterminé à mettre en oeuvre le vote des Britanniques, qui se sont prononcés à 52% en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Mme May veut lancer le processus de divorce avant la fin mars, et le Parlement a d’ores et déjà accepté son calendrier. Elle doit en échange dévoiler sa feuille de route aux députés.

– L’économie fait de la résistance

Alors que les scénarios les plus pessimistes prévoyaient un choc pour l’économie britannique dans la foulée du référendum du 23 juin, celle-ci a fait preuve de résilience, comme en attestent une série d’indicateurs récents, dont celui du chômage, stable à 4,8% fin octobre, et une prévision de croissance de 2,2% pour l’ensemble de 2016 d’après la Banque d’Angleterre.

– Vers un contrôle de l’immigration

Le contrôle de l’immigration faisait partie des aspirations de ceux qui ont voté pour le Brexit, et Theresa May a indiqué qu’elle comptait y répondre.

« Nous n’allons pas quitter l’UE pour abandonner de nouveau le contrôle de l’immigration », a-t-elle tranché en septembre lors du congrès des conservateurs.

– Un accord de transition possible

Le chancelier de l’Echiquier Philip Hammond estime qu’un accord de transition serait « utile » pour régler la masse de questions en suspens, y compris après les deux ans impartis pour négocier les termes du divorce. Le ministre chargé du Brexit David Davis en a admis le principe, « si nécessaire », devant le parlement mercredi.

.Ce qui est en suspens

– Un vote du Parlement

Le gouvernement a fait appel devant la Cour suprême du jugement de la Haute Cour de Londres l’obligeant à consulter le parlement avant de pouvoir activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui lancera les négociations de sortie de l’UE.

L’appel a été examiné début décembre et les 11 juges doivent rendre leur décision début janvier. S’ils confirment le jugement de la Haute Cour, le gouvernement devrait présenter immédiatement au Parlement un projet de loi d’une ligne autorisant le lancement du Brexit.

Bien qu’ils aient défendu en majorité un maintien dans l’UE lors de la campagne du référendum, les députés devraient adopter le projet de loi, de peur de s’attirer les foudres de leurs électeurs.

Brexit « dur » ou « allégé »?

Le mystère plane toujours sur la direction que Theresa May compte donner à la sortie de l’UE. Mme May ne cesse de répéter qu’elle veut « le meilleur accord possible » sans détail. Son gouvernement étudie soigneusement toutes les retombées possibles de la sortie du marché unique, qui inquiète la City.

Les Européens ont prévenu que la liberté de circulation des biens et services était liée à celle des personnes et que ce n’était pas négociable. Mme May ne peut donc à la fois demander un accès au marché unique et limiter l’immigration des ressortissants de l’UE.

Une situation qui va forcément devoir évoluer pendant les négociations.

-Les perspectives économiques à long terme

Si l’activité britannique résiste jusqu’à présent, les pouvoirs publics et l’immense majorité des économistes s’attendent à un net coup de frein pour 2017.

Les entreprises devraient réduire leurs investissements face aux multiples incertitudes du Brexit, notamment autour du maintien ou non de leur accès sans entrave au marché unique européen. Et la consommation des ménages, moteur de l’économie, pourrait souffrir d’un malaise du pouvoir d’achat, au moment où l’inflation grimpe sur fond de livre dépréciée.

Le Quotidien / AFP