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Christine Lagarde face aux juges : « Je n’ai pas l’intention de me taire »


La patronne du FMI a d'emblée donné le ton à son arrivée : elle parlera. (photo AFP)

Le procès de Christine Lagarde, actuelle patronne du FMI, a débuté lundi devant la Cour de justice de la République (CJR). Il est reproché à l’ex-ministre de l’Économie de Nicolas Sarkozy d’avoir agi par « négligence » dans l’affaire de l’arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.

« Ai-je été abusée ? Avons-nous été plusieurs à être abusés ? Si oui, par qui ? Nous le saurons peut-être un jour, moi je souhaite le savoir. Ai-je été négligente ? Non ». Elle a donné le ton d’emblée, au premier jour de son procès. « Je n’ai pas l’intention de me taire », a ainsi assuré l’air détendu Christine Lagarde, 60 ans, à la présidente de la Cour, Martine Ract Madoux, qui lui rappelait son droit au silence. L’ancienne ministre est entrée peu avant 14h dans l’une des plus imposantes salles du Palais de justice de Paris -celle où eût lieu le procès de Marie-Antoinette.

Elle a aussitôt été cernée de photographes et de caméras. La directrice générale du Fonds monétaire international est restée impassible de longues minutes, se détournant quelques instants pour converser, souriante, avec ses avocats. Sont ensuite entrés les magistrats composant la CJR, cette juridiction hybride, mi-politique, mi-judiciaire : trois juges de la Cour de cassation, douze juges parlementaires (six députés et six sénateurs), et deux magistrats représentant le ministère public.

La présidente a rappelé à Christine Lagarde qu’il lui était reproché d’avoir mis en place un « processus décisionnel unilatéral et refermé sur lui-même » autour de l’arbitrage qui a permis à l’homme d’affaires Bernard Tapie de toucher plus de 400 millions d’euros en 2008. Une « négligence » qui permis un détournement de fonds publics selon la justice. Christine Lagarde risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

« J’ai agi en conscience et en confiance avec pour seul objectif l’intérêt général », se défend la patronne du Fonds monétaire international. Son procès doit durer jusqu’au 20 décembre. Jusqu’à cette date, elle se mettra « en congé » du FMI, à la tête duquel elle a été reconduite haut la main l’été dernier.

Le Quotidien/AFP