L’histoire d’une adolescente germano-russe qui a prétendu avoir été enlevée et violée par des étrangers à Berlin avant de se rétracter devant la police, fait polémique, extrême-droite et certains médias russes accusant les autorités de cacher la vérité.
« La jeune fille qui, au début de la semaine dernière a été brièvement signalée comme enlevée n’a été victime d’aucun ravisseur, contrairement à ce qu’ont dit de nombreux comptes-rendus de presse et des rumeurs sur les réseaux sociaux », a souligné la police berlinoise, dans un communiqué. « L’enquête conduite par la police criminelle régionale a également permis de constater que la jeune fille de 13 ans qui a refait surface mardi (12 janvier) n’avait pas non plus été violée. »
Selon plusieurs médias allemands, la victime prétendue qui avait disparu le lundi 11 sur le chemin de l’école, avait raconté avoir été enlevée par trois hommes de type « méridional » s’exprimant dans un mauvais allemand, qui l’auraient emmenée dans un appartement où elle aurait été battue et violée.
Extrême-droite et néo-nazis s’en mêlent
Depuis que les forces de l’ordre ont réfuté les affirmations de la jeune fille, sa famille les accuse de l’avoir manipulée pour qu’elle revienne sur ses déclarations. Cette version des faits est relayée par plusieurs médias russes et également utilisée par l’extrême-droite allemande, et en particulier le parti néo-nazi NPD, pour s’attaquer aux réfugiés qu’elle surnomme dans ses manifestations « Rapefugees », (contraction de rape, viol en anglais, et refugees), notamment depuis la nuit du Nouvel An à Cologne, marquée par plusieurs dizaines d’agressions sexuelles attribuées à des migrants.
La chaîne pro-Kremlin NTV s’est emparée de l’histoire et racontait ce week-end : « les habitants du quartier assurent que les problèmes avec les migrants du Proche-Orient ont commencé bien avant les évènements de Cologne ». « En Allemagne et en Suède, des habitantes sont régulièrement violées par des réfugiés, il y a de nombreux cas d’agressions sexuelles mais les autorités locales et la police cachent ces faits et n’ouvrent pas d’enquêtes criminelles », a-t-elle affirmé.