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Intrusion à Cattenom : Greenpeace bientôt jugée à Thionville


Une quinzaine d'activistes avaient franchi les grilles de sécurité avant de tirer un feu d'artifice. (photo archives Nicolas Chauveau/Greenpeace)

Le directeur général de Greenpeace France comparaîtra le 3 janvier devant le tribunal correctionnel de Thionville avec huit activistes qui se sont introduits en octobre sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom, d’après une source proche du dossier.

L’ONG a précisé que le directeur général, Jean-François Julliard, « sera jugé en tant que personne morale ». Mais « c’est Greenpeace France qui sera jugée » en tant qu’organisation. Sa convocation devant le tribunal correctionnel lui a été signifiée mardi à l’issue de son audition par la gendarmerie, a précisé Greenpeace France.

Une quinzaine de militants écologistes avaient tiré à l’aube, le 12 octobre, un feu d’artifice au pied de la centrale mosellane pour alerter sur la vulnérabilité des sites nucléaires. Ils avaient filmé leur action et diffusé la vidéo sur Twitter. Huit d’entre eux avaient été interpellés par les forces de l’ordre intervenues huit minutes après leur intrusion, selon EDF. Si Greenpeace affirme avoir été tout près du bâtiment abritant la piscine à combustibles, la préfecture et EDF ont soutenu que les militants n’avaient pas accédé à la zone nucléaire.

La ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Carole Dieschbourg, s’était inquiétée des « lacunes flagrantes » de la sécurité des accès à la centrale. Les autorités du Grand-Duché, qui espèrent la fermeture du site de longue date, ont réclamé à la France « une enquête détaillée qui devra éclairer les circonstances de cet incident ».

L’action de Greenpeace faisait suite à la remise d’un rapport d’experts mandatés par l’ONG sur la capacité de résistance des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés en France et dans les centrales belges de Doel et Tihange. Ils ont pointé du doigt ces piscines, qui peuvent contenir plus de combustibles que les cœurs des réacteurs, mais qui ne sont pas protégées comme ces derniers par des enceintes de confinement renforcées.

Le Quotidien/AFP