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Deux personnes blessées dans une agression homophobe à Metz


Les deux hommes ont été agressés par cinq jeunes près du tribunal, alors qu’ils sortaient de la boîte gay L’Endroit. (Photo : RL)

Deux hommes ont été passés à tabac dans la nuit de samedi à dimanche au centre-ville de Metz, en sortant de la discothèque L’Endroit. D’après l’une des victimes, l’agression était clairement homophobe.

Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2h30 du matin, deux hommes se sont fait tabasser par un groupe de jeunes alors qu’ils sortaient de la discothèque L’Endroit, une boîte gay de Metz, près de l’Esplanade. L’un d’entre eux, gravement blessé au visage, a été transporté au centre hospitalier de Mercy par les sapeurs-pompiers de Metz.

Le second souffre de contusions. Il s’agit de Jean Toniolo, 50 ans, adjoint au maire d’Homécourt. Il a tenu à témoigner dans nos colonnes : « Nous sortions de L’Endroit et nous nous dirigions vers le parking de la République, lorsque nous avons croisé cinq jeunes à hauteur du tribunal. L’un d’eux m’a frappé au visage sans prévenir tandis que les autres ont commencé à crier : « On va casser du pédé ». » Son compagnon, Christophe Trépaut, 42 ans, a tenté de s’interposer avant de recevoir à son tour un coup violent à la tête. « Il a réussi à appeler la police. Et comme nous ne prenions pas la fuite, les agresseurs se sont comportés comme des furies. Ils ont tabassé Christophe. Il était à terre, ils l’ont roué de coups de pied. Son visage était en sang. Trois portaient les coups et deux autres nous criaient de déguerpir et de ne pas en rajouter », rapporte Jean Toniolo, encore sous le choc.

A l’arrivée des forces de l’ordre, les agresseurs étaient partis. « Mais pas en courant. Ils hurlaient qu’ils allaient « en trouver d’autres ». Il s’agit ni plus ni moins d’une expédition punitive contre les homosexuels », selon Jean Toniolo.

Double fracture du nez

A l’hôpital où Christophe a été pris en charge quelques heures plus tard, le diagnostic atteste de la violence des coups : double fracture du nez, fracture du sinus et du plancher orbital, œdèmes oculaires. « Sans compter la violence psychologique », appuie son compagnon. Les deux victimes ont porté plainte au commissariat de police de Metz. Dimanche soir, les agresseurs n’avaient pas été interpellés.

A Homécourt, Christophe Trépaut, propriétaire d’un salon de coiffure, est bien connu. Jean Toniolo, en tant qu’élu municipal, s’est engagé publiquement « pour la liberté de se marier ou pas. Je ne milite pas pour moi mais pour les jeunes générations, pour leur permettre d’être bien dans leurs baskets ».

Quinze minutes après cette agression, deux jeunes hommes de 23 et 24 ans ont également été pris à partie par un individu, au même endroit. L’un, blessé au cou par un coup de couteau, a été transporté à l’hôpital de Mercy par les sapeurs-pompiers de Metz. L’autre a reçu un coup de poing au visage. Selon la police de Metz qui a identifié l’auteur, les deux événements ne seraient pas liés.

Cé. K. (Le Républicain Lorrain)