Une foule dense manifestait mardi à Paris contre le projet de loi travail, dans le cadre d’une journée de « mobilisation nationale » dont les syndicats contestataires assurent qu’elle ne sera pas un baroud d’honneur. Des débordements ont émaillé le défilé.
Alors que le Sénat poursuit l’examen du projet de loi El Khomri, plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient depuis de la place d’Italie (XIIIe arrondissement) pour rejoindre les Invalides (VIIe), dans une ambiance de pétards, fumigènes et klaxons, derrière une pancarte de tête proclamant « Pour le retrait. Pour de nouveaux droits ».
#manif14juin la manif se rapproche des Invalides pic.twitter.com/SUi8F2CnC7
— Lucas Burel (@L_heguiaphal) 14 juin 2016
Selon la préfecture de police, peu après le départ de la manifestation, « plusieurs centaines de personnes encagoulées » ont pris à partie les forces de l’ordre avec des jets de projectiles. Six personnes ont été interpellées.
Plusieurs blessés bvd Raspail, un semble dans un état plus grave après grenade de la police #manif14juin pic.twitter.com/mk3YpiSRyO
— David Perrotin (@davidperrotin) 14 juin 2016
La CGT espère que la mobilisation dépassera, avec la cinquantaine d’autres manifestations prévues en région, le pic de la contestation atteint le 31 mars (390 000 personnes, selon les autorités, 1,2 million selon les organisateurs).
« Notre détermination reste intacte. Il faut que le gouvernement arrête son obstination et écoute les revendications et ceux qui contestent le projet de loi », a déclaré en tête de cortège son numéro un, Philippe Martinez. « Il va y avoir beaucoup de monde aujourd’hui, ce n’est pas un baroud d’honneur », a assuré le leader de FO, Jean-Claude Mailly. « Tant que le gouvernement ne bouge pas, on maintient la pression. » « On n’est pas fatigués on est déterminés, la mobilisation peut durer jusqu’en juillet et même au delà, malgré les vacances, le Tour de France… », a renchéri Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.
Le préfet de police Michel Cadot a dit attendre « peut-être au-delà de 50 000 » manifestants à Paris où 130 personnes ont été interdites de manifestation par crainte des casseurs.