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Le kamikaze Samy Amimour était allé en Syrie il y a deux ans


(Illustration : AFP)

Un des kamikazes mort au Bataclan et identifié lundi matin, Samy Amimour, 28 ans, s’était rendu il y a environ deux ans en Syrie après s’être radicalisé en France, selon sa famille rencontrée il y a quelques semaines lors d’un reportage en Seine-Saint-Denis.

Cet homme, né à Paris et originaire de Drancy, avait été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs terroriste «après un projet de départ avorté vers le Yémen», et placé sous contrôle judiciaire, d’après le parquet de Paris. «Ce dernier avait violé son contrôle judiciaire à l’automne 2013 et un mandat d’arrêt international était délivré contre lui», a-t-il ajouté.

C’est à cette date que Samy Amimour, décrit par sa famille comme un jeune gentil et timide dans son enfance, est parti en Syrie. Il y était encore au moins à l’été 2014, et sa famille a expliqué que ses espoirs de le voir rentrer en France s’étaient récemment encore amenuisés, Samy Amimour s’étant marié sur place.

Selon le procureur de Paris, François Molins, Amimour est un des cinq kamikazes morts vendredi soir et identifiés jusqu’ici. Trois personnes de son entourage familial se trouvent en garde à vue depuis lundi matin. Elles ont été interpellées à leur domicile, dans une cité de Drancy.

«A 08H00, j’ai vu des gens du Raid dans le hall, prendre l’ascenseur, arme au poing et cagoulés. Ils ont apparemment pris quatre personnes, deux hommes et deux femmes, qu’ils ont cagoulés aussi. Ca s’est terminé a 10H30», a raconté Sandra, qui travaille pour une association située dans l’immeuble où vit depuis des années la famille du kamikaze.

Au pied du bâtiment, un jeune d’environ 25 ans qui a refusé de donner son identité a expliqué avoir été au collègue Paul-Bert avec Samy Amimour et ne pas l’avoir vu depuis des années. Selon lui, «c’était quelqu’un de bien, bon élève. Il jouait au foot, c’était quelqu’un comme nous, très naturel».

«On ne comprend pas son changement», a ajouté une jeune fille, amie de la soeur du kamikaze, qui a aussi demandé l’anonymat.

Les larmes aux yeux, Fatima et Rachida, la soixantaine, toutes deux vêtues d’un long voile noir, vivaient «dans le même bloc» et connaissaient bien la mère du kamikaze: «C’est une femme très bien, on la connaît depuis des années».

«Elle ne parlait jamais de son fils. De ses deux filles oui, mais pas de son fils. On ne savait pas qu’il était parti (en Syrie, ndlr). Il travaillait comme chauffeur de bus à la RATP», ont-elles témoigné.

AFP/M.R.