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[Sélection nationale] Jans doit-il revenir à droite ?


Les nombreux recruteurs qui viennent voir Laurent Jans en sélection préféraient le voir à droite. Mais le boss, c'est Holtz. (Photo : Julien Garroy)

L’histoire retiendra que la saison où Laurent il est passé à gauche en sélection. Plus par nécessité qu’autre chose. Jans a mis toute la Belgique d’accord au poste de défenseur droit, Pour autant, Luc Holtz a plein d’autres solutions à ce poste.

Dans l’intérêt de la sélection nationale, Laurent Jans doit-il vite retrouver son couloir droit? C’est un débat comme un autre. Ce n’est peut-être pas la priorité de Luc Holtz, car après tout, s’il y a bien une ligne qui a donné satisfaction face à la Bosnie (0-3) et l’Albanie (0-2), c’est bien la défense. Sans le génie de Pjanic et le carton rouge de Jonathan Joubert, on est en droit de se demander si le 0-0 n’aurait pas carrément pu tenir jusqu’au bout tant le Luxembourg gérait bien son affaire défensivement. Il a fini par craquer (à partir de la 72e face à la Bosnie et à la 63e contre l’Albanie).

Sur les deux matches, Laurent Jans s’en est sorti comme un chef en latéral gauche. Il faut dire qu’il commence à bien connaître le poste. En septembre, lors de la victoire face à la Macédoine (1-0), il était déjà là pendant que Ricky Delgado effectuait une première sélection remarquable dans le couloir droit. Ce succès a donné un immense crédit à Delgado, dont les caractéristiques et les honnêtes prestations ont convaincu Holtz de lui confier les clés de ce couloir.

Le débat est là : doit-on laisser Jans à gauche, poste auquel il répond aux attentes de son coach, si c’est pour se priver de l’apport qu’il pourrait avoir à droite, là où il a fait un bond énorme pour sa première saison chez les pros à Waasland-Beveren. L’ancien joueur de Norden 02, qui a fait de gros progrès avec son pied gauche, ce qui est appréciable au niveau de ses centres, a toutefois clairement moins d’impact offensif que lorsqu’il joue à droite.

Si Jans revenait à droite, qui pour le couloir gauche? Kevin Malget ? C’est une piste comme une autre, même si, comme Jans, c’est un droitier. Après tout, en juin dernier en Ukraine (défaite 3-0), le Dudelangeois avait hérité de la meilleure note dans nos colonnes (7/10), alors qu’il avait le poison Yarmolenko à se coltiner. Le hic, c’est qu’on peut difficilement imaginer toucher à la charnière centrale qu’il constitue avec Maxime Chanot au regard des derniers matches des Roud Léiwen. Tom Schnell, même s’il a chuté dans la hiérarchie de Holtz lors de la dernière campagne, et Ricky Delgado, qui joue dans l’axe à la Jeunesse, seraient pourtant deux candidats crédibles pour jouer à côté de Chanot lors des éliminatoires du Mondial-2018.

Mutsch ne veut pas jouer derrière

Parmi les gauchers, Mathias Jänisch, qui n’a que 25 ans mais 41 sélections, semble, à l’instar de Schnell, avoir dégringolé dans l’esprit du sélectionneur. Le Differdangeois n’a pas été convié pour la Bosnie et l’Albanie, alors qu’au FCD03, on indiquait qu’il n’était pourtant pas blessé…

Alors il y a Cédric Sacras… Lui aussi est gaucher. Mais il a fêté sa première sélection mardi, en entrant à quatre minutes de la fin de la partie, et il n’est pas encore une évidence pour occuper un poste de titulaire au niveau international.

Reste l’idée un peu taboue de Mario Mutsch. Blessé de dernière minute pour l’Albanie, le capitaine a 31 ans et largement prouvé qu’il était ultrapolyvalent. Il ne court plus aussi vite qu’avant, de nouveaux candidats pour les deux postes de milieu excentré sont en train de s’imposer (Deville, Martins…) et, surtout, il a toujours donné satisfaction quand il a occupé le poste de défenseur, aussi bien en sélection sous l’ère Hellers qu’en club. À Saint-Gall, il est désormais installé au poste de milieu axial, et c’est là qu’il semble prendre le plus de plaisir. Sûrement pour ça qu’il a fait savoir à Luc Holtz que jouer arrière gauche aujourd’hui, non merci…

Puisque Mutsch n’a pas le monopole de la discussion avec le sélectionneur, Laurent Jans, dont l’évolution fait de lui un candidat naturel pour le capitanat dans les années à venir, a lui aussi prévu de s’entretenir avec Luc Holtz. Et il pourrait bien lui rappeler ce qu’il sait déjà : qu’il préfère la droite que la gauche.

Matthieu Pécot