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Gérard Lopez accusé de racheter le LOSC via un montage offshore opaque


Nouveau patron du LOSC, Gérard Lopez est pointé du doigt pour ses montages financiers opaques. (photo AFP)

Une enquête révélée lundi par plusieurs médias français montre que Gérard Lopez a décidé de racheter le LOSC via un système de poupées russes menant au paradis fiscal des Iles Vierges britanniques…

À peine arrivé à la tête du club de football lillois, l’investisseur hispano-luxembourgeois est déjà sous le feu des projecteurs. Selon une enquête réalisée conjointement par Mediapart, Mediacités et France 3 Nord Pas-de-Calais, Gérard Lopez ne présente pas toutes les garanties de transparence et d’honnêteté fiscale.

Documents à l’appui, l’enquête révèle en effet que Victory Soccer, la société britannique avec laquelle il a décidé de racheter le club, est détenue par une société offshore à Hong-Kong, elle-même détenue par une autre société offshore dans le paradis fiscal des Iles Vierges britanniques. L’enquête pointe ainsi un montage « en forme de poupées russes » qui, outre les questions de régularité et d’éthique fiscales, ne permet pas de vérifier que Gérard Lopez est bien « le seul homme » derrière le rachat du LOSC.

Mediapart évoque des « méthodes troubles » et n’hésite pas à formuler des « soupçons de blanchiment », en plus de révéler des opérations de spéculation sur des joueurs mineurs (lire encadré en fin d’article).

« Ces informations sont fausses », avait d’abord répondu l’homme d’affaires au journal L’Equipe, vendredi. Avant de changer d’avis dimanche, via un courriel adressé aux trois médias enquêteurs par son avocat français, Me Nicolas Huc-Morel : « Ces structurations sont tout à fait légales, et n’ont qu’un seul bénéficiaire économique en la personne de Gérard Lopez. Elles ont été approuvées par toutes les instances compétentes dont la DNCG. » L’homme d’affaires doit pourtant encore rencontrer le gendarme financier du football français ce mercredi.

« La localisation de mes entreprises n’est pas motivée par des raisons fiscales »

Suite à la parution de l’enquête, Gérard Lopez a apporté un démenti lundi soir : « Le LOSC n’a aucunement été racheté par une société domiciliée aux Iles vierges Britanniques. Gérard Lopez agit et investit en toute transparence, en toute légalité », a fait savoir son entourage.

« Je suis un investisseur travaillant sur plusieurs continents et c’est donc normalement que je dispose de sociétés dans de nombreux pays », avait également écrit Gérard Lopez aux médias qui ont mené l’enquête. « Les raisons de ces implantations sont l’efficacité et la sécurité juridique et mes investissements se font en respectant strictement la légalité et l’éthique. (…) La localisation de mes entreprises n’est pas motivée par des raisons fiscales. »

France 3 Nord Pas-de-Calais rappelle pourtant que les Iles Vierges britanniques présentent toutes les caractéristiques d’un paradis fiscal, en l’absence de TVA et de tout impôt que ce soit sur le revenu, sur les sociétés ainsi que sur la fortune. Une société peut y être créée par un actionnaire dont le nom restera secret, le tout sans exigence de capital.

L’enquête revient également sur la galaxie Lopez et ses mystérieux montages de l’écurie de Formule 1, Lotus.

Le Quotidien

Accusé d’acheter des joueurs mineurs « à la découpe » pour empocher des plus-values

Mediapart, Mediacités et France 3 Nord Pas-de-Calais ont également enquêté sur les pratiques de tierce propriété (TPO) menées ces dernières années par Gérard Lopez. Une de ses sociétés avait acquis des pourcentages sur des joueurs mineurs pour empocher des plus-values lors des transferts.

France 3 Nord Pas-de-Calais écrit : « L’enquête, menée sur la base des documents Football Leaks, montre que l’homme d’affaires luxembourgeois a spéculé ces dernières années sur des footballeurs mineurs, achetés « à la découpe », comme des chevaux de course, via le système dit de la tierce propriété. La fameuse TPO (Third Party Ownership).

Cette pratique a longtemps été tolérée – et même répandue – dans certains pays (Argentine, Brésil, Portugal…) mais la FIFA, la fédération internationale de football, a fini par l’interdire en mai 2015. Son secrétaire général, Jérôme Valcke, l’avait alors assimilée à une « forme d’esclavage moderne ». »