La décision du tribunal de commerce de Paris sur la reprise du Racing Club de Lens (Ligue 2) a été « mise en délibéré le 23 mai », a indiqué mercredi le président du club du nord de la France, Gervais Martel.
Après le retrait de l’homme d’affaires ivoiro-omanais Charles-Kader Gooré, qui a refusé de présenter une banque européenne comme le lui demandait le tribunal, c’est le projet de la société luxembourgeoise Solférino qui tient la corde pour reprendre le club.
Certes enregistrée au Luxembourg, Solférino a en fait pour actionnaires l’Espagnol Ignacio Aguillo, conseiller du board de l’Atletico Madrid (club qui disputera la finale de la Ligue des champions le 28 mai à Milan), et le Français Gilles Fretigne, dirigeant d’une société d’investissement britannique, Amber Capital UK.
Ce projet est celui privilégié par les dirigeants actuels du RC Lens et son président Gervais Martel car il lui permettrait de rester aux commandes du club Sang et Or, qui vient de terminer sixième de Ligue 2 et ne remontera donc pas en L1, un an après avoir quitté l’élite. « Dans notre projet, M. Martel n’aurait pas été président alors que j’ai appris qu’il le serait dans le projet concurrent. Est-ce que cela a joué, je ne sais pas… », s’était étonné vendredi.
La première mission du repreneur sera de s’acquitter d’au moins 12,15 millions d’euros, le montant des dettes de la holding selon le jugement du 4 mai. Mais la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) demandera sans doute plus de garanties pour autoriser le club à rester en Ligue 2 la saison prochaine. L’audition devant le gendarme financier du football professionnel français, au départ avancée fin mai à la demande de M. Martel, devrait finalement être repoussée, pour permettre au repreneur de préparer son dossier.
Le président lensois avait eu recours au dépôt de bilan de la holding, procédure sans conséquence sur le plan sportif, afin de mettre hors-jeu son actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov. L’homme d’affaires azerbaïdjanais, qui détenait 99,9% du capital du club depuis qu’il l’avait sauvé en 2013 en injectant plus de 20 millions d’euros, n’avait ensuite pas tenu ses engagements et avait toujours refusé de céder ses parts. Il est désormais définitivement écarté.
Le Quotidien / AFP