Philippe Hinschberger a un peu moins de deux semaines devant lui pour préparer la réception de Sochaux. Et entamer la course à la remontée en L1.
Ancien de la maison Grenat, Philippe Hinschberger a six mois pour conduire le FC Metz en Ligue 1. Une belle occasion à saisir.
En tant qu’entraîneur, vous avez principalement exercé en Ligue 2. Pour la première fois de votre carrière, vous vous retrouvez à la tête d’une équipe candidate à l’accession en Ligue 1. Cela change-t-il quelque chose pour vous?
Philippe Hinschberger : Oui et non. Parfois des clubs pensent avoir un effectif taillé pour la montée, mais ce n’est pas vrai. C’était le cas quand j’étais au Havre il y a dix ans, je n’avais pas l’effectif pour monter. On m’avait fait venir pour monter, mais ce n’était pas possible. Aujourd’hui, dans l’effectif du FC Metz, il y a des joueurs de talent. À un moment donné, vous montez avec du courage et de l’abnégation, mais vous montez aussi avec un petit peu de talent. Si vous n’avez pas un bon gardien, si vous n’avez pas un gars devant qui vous plante quelques buts, c’est toujours compliqué. Donc, pour moi, cela ne change rien du tout, je vais mettre tout ce que je sais faire et ce que j’ai toujours fait dans les clubs où je suis passé, avec toutes mes valeurs et tout mon courage pour atteindre l’objectif. Après, quand vous avez de meilleurs joueurs, logiquement, les matches basculent du bon côté.
Retrouver le FC Metz, qui plus est en course pour la montée en Ligue 1, est-ce le challenge idéal pour vous?
C’est follement excitant, intéressant. Pour moi, c’est surtout une première d’arriver en cours de saison. Je sais que j’ai très, très peu de temps et qu’il va falloir parer au plus pressé. On n’a pas six semaines de préparation avant notre premier match et que si on fait un nul, on gagnera le suivant. Aujourd’hui, il y a une urgence : on a deux semaines pour analyser l’effectif, trouver les associations, les joueurs qui sont capables de jouer ensemble, de trouver un vrai style de jeu ou quelque chose qui va faire que, à un moment donné, on est capable d’assurer une série. Aujourd’hui, si vous voulez monter, il va bien falloir gagner deux, trois matches d’affilée. N’importe quand, mais pas trop tard. Et puis, surtout le gros travail : nettoyer un peu les têtes. Parce que, quand on arrive à la trêve sur une série comme celle-là (quatre défaites d’affilée), vous êtes touché mentalement.
Si cela se passe bien, il y a aussi, pour l’entraîneur que vous êtes, l’opportunité de découvrir la Ligue 1…
Aujourd’hui, pour aller en Ligue 1 pour un garçon comme moi, c’est pratiquement impossible. Parce que la Ligue 1 a aussi, un peu comme chaque division, un cercle un peu fermé d’entraîneurs. Donc, après, vous pouvez soit remplacer quelqu’un en cours d’année, soit être adjoint, ou venir du centre de formation comme cela se fait aujourd’hui; il y a beaucoup de promotions internes dans les clubs de Ligue 1 : Toulouse, Reims, etc. Ou, plus simple, vous montez avec votre club. C’est mon objectif. Est-ce que je l’atteindrai? Je n’en sais rien. Est-ce que je vais tout mettre en place pour l’atteindre? Ça, c’est clair!
Comme un clin d’œil, Albert Cartier, l’un de vos prédécesseurs et surtout un ancien coéquipier, sera sur le banc de Sochaux, le 11 janvier, pour vos débuts en championnat…
Avec Albert, on est proches, potes, amis. Donc, ce sera forcément un moment de convivialité au coup d’envoi, on va se claquer une bonne bise. Après, on ne va plus se calculer pendant 90 ou 95 minutes. Ensuite, après le match, on ira boire une bonne bière ensemble.
Maxime Rodhain (Le Républicain lorrain)