Le Fola va enfin retrouver le stade Josy-Barthel, 44 ans après sa dernière apparition en finale. Mais sa dernière victoire datant de 1955, il va falloir finir le boulot…
Le club eschois a su se montrer efficace. Il ne lui reste plus qu’une marche pour rejoindre la génération 1955, dernière à l’avoir emporté au Barthel.
Le RFCU ne sera pas le Mondorf de 2017. Le Fola ne se fera pas avoir deux fois. C’est une belle forme de logique qu’il a fait respecter hier soir dans l’anonymat d’un match disputé devant très peu de monde et sous des températures glaciales. Il a tellement maîtrisé son sujet qu’il n’avait pas forcément besoin de ce petit coup de main (au sens propre comme au figuré) de Romain Ruffier, un peu trop avancé au moment de claquer une tête puissante mais lointaine de Gerson et qui la rabattait dans son propre petit filet (1-0, 5e). Le pire dans cette histoire, pour le RFCU, étant sans doute que cela soit survenu si tôt, avant que cette rencontre n’ait eu le temps de devenir un match de Coupe.
Bensi, le retour-surprise
Ruffier se rattrapera à la 15e après un débordement de Laterza et une reprise plat du pied puissante de Dallevedove qu’il ira chercher sur sa ligne. Mais le mal est fait et le Fola lancé. Il bouclera sa première période à sept corners et huit tirs au but. Le RFCU se contentera d’une «passe» d’Amessan, de loin, dans les bras de Cabral. Les conditions d’un exploit ne sont vraiment pas réunies et l’on cesse assez vite d’y croire quand, à la 40e, Françoise s’arrache pour tacle un ballon vers Klapp côté droit.
Le centre de l’ailier enturbanné (son crâne a percuté celui de Schreiner qui lui, ne s’en est pas remis) surprend Bernardelli et MBoup, qui pensent Dallevedove hors-jeu. L’Allemand crucifie alors Ruffier de près (2-0). Il faudrait faire preuve d’une sacrée naïveté pour penser le RFCU capable de renverser la situation alors que Jahier a passé plus de temps dans ses propres 16 m à repousser presque toutes les nombreuses phases arrêtées eschoises que dans le camp adverse. Ça n’a pas empêché Klapp (31e) et Mahmutovic (64e) de frôler le cadre.
Mardi, Jacques Muller s’était emporté contre les spéculations sur les difficultés supposées du Fola à trouver une animation cohérente sans avant-centre de métier. «Il faut arrêter avec ça. Françoise et Gerson, c’est très bon. Et ils ont de super joueurs sur les côtés. Sans compter que Souto a ses jambes de 20 ans». On n’ira pas jusqu’à valider la dernière hypothèse, mais pour le reste, il semble évident que oui, Jeff Strasser a trouvé des alternatives en un temps record.
La prestation de mercredi soir a été fluide, léchée, digne d’une demi-finale historique. Bernardelli (59e) et Nouidra sur un retourné au ras du sol (66e) ont en effet encore dû sauver sur leur ligne devant Muharemovic et Gerson pour éviter que le score ne prenne des allures de correction qui n’aurait pas été imméritée et à laquelle Bensi, le revenant, devait tenir absolument. Sa frappe sèche transperce Ruffier à la 78e minute (3-0), une minute après que Jahier a demandé une main de Bernard dans la surface qui ne lui sera pas accordée.
Puis Bensi allume encore Ruffier de près (4-0, 90+1). On n’en parle plus. Le Fola est en finale et pour toutes les déceptions qu’il a essuyées dans cette compétition ces dernières années, c’est mérité. «On a raté tellement de fois la finale que ça fait plaisir d’y être, s’est réjoui Mauro Mariani, le président eschois. Ce n’est pas anecdotique, c’est historique.»
Julien Mollereau