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Tirs à Sandweiler : acquittement requis pour le policier


(photo archives LQ)

Pour le parquet de Luxembourg, le policier qui s’est servi de son arme le 1er novembre 2010 à Sandweiler était en «état de nécessité absolue d’arrêter la voiture».

« Avait-il le droit de tirer? Je suis d’avis que oui», a retenu mercredi matin le substitut principal Gilles Herrmann dans son réquisitoire, avant de demander l’acquittement du policier Christian P. Le 1er novembre 2010, ce dernier avait tiré quatre fois avec son arme de service sur une voiture qui avait doublé la patrouille quelques instants plus tôt, malgré la ligne continue. Gyrophare activé et sirène hurlante n’avaient pas empêché l’automobiliste de poursuivre sa route en accélérant. Les tirs étaient tombés dans une impasse à Sandweiler, après que les policiers avaient garé leur véhicule de service en perpendiculaire, derrière le véhicule poursuivi. L’un des tirs avait blessé le conducteur à la poitrine, 6 cm en dessous du cœur.

Pour le parquet, il n’y a aucun doute que l’automobiliste et ses deux passagers savaient que la police était derrière eux. Dans l’impasse, l’automobiliste a toutefois mis la marche arrière et appuyé de nouveau sur l’accélérateur. Le policier Christian P. pense alors que son collègue de travail, sorti du véhicule, a été renversé. Il sort son arme de service et la pointe en direction du chauffeur, lui enjoignant d’arrêter son véhicule et de sortir.

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Sans effet. Selon le policier, l’automobiliste réenclenche la marche arrière. C’est alors que Christian P. tire deux fois en direction du capot, touchant le pare-brise. « Nous avons une menace directe sur le collègue de travail. Nous avons une attaque directe sur la voiture », a récapitulé mercredi Gilles Herrmann. La voiture banalisée de police a, selon l’enquête, au moins été percutée à deux reprises.

Le parquet parle de «légitime défense»

Selon le parquet, le policier Christian P., qui se trouve aujourd’hui sur le banc des prévenus, n’avait pas d’autre possibilité pour agir : « Il était dans l’état de nécessité absolue d’arrêter la voiture .» Les deux derniers tirs avaient visé la porte du passager.

À cela s’ajoute le fait que les deux policiers de la patrouille avaient reçu une fausse information concernant la plaque d’immatriculation qu’ils avaient relevée. La centrale les avait en effet dans un premier temps informés que la plaque n’était pas attribuée à la voiture qu’ils poursuivaient. De sorte que la patrouille partait de l’hypothèse que des personnes dangereuses se trouvaient à bord du véhicule.

Cette nuit-là, il y avait un «danger actuel et imminent», «les conditions de la légitime défense sont données », a conclu Gilles Herrmann, avant de requérir l’acquittement du policier. Le tribunal rendra son jugement le 3 décembre.

Fabienne Armborst