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SREL : la contre-attaque de Marco Mille


Marco Mille insiste pour affirmer que les écoutes qualifiées d' «illégales» auraient bien été «autorisées oralement» par l'ancien Premier ministre. (photo archives Didier Sylvestre)

L’ancien directeur du Service de renseignement de l’État (SREL) a décidé de porter plainte pour utilisation de faux dans le cadre de sa mise en accusation. Il livre également d’autres précisions et dénonce un acte délibéré contre sa personne.

Mardi après-midi, la justice a annoncé que le procès du SREL impliquant trois ex-agents des services de renseignement du Grand-Duché a été reporté à une «date ultérieure». Un «empêchement non prévu» de l’ancien Premier ministre, Jean-Claude Juncker, se trouve à l’origine de ce report, communiqué une semaine à peine de l’ouverture prévue des débats devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Une prise de position diffusée mardi soir par l’ancien directeur du SREL, Marco Mille, qui va se retrouver avec deux anciens collègues, André Kemmer et Frank Schneider, devant les juges, permet de mieux encore cerner l’importance que jouera le témoin Juncker dans ce procès. Les trois prévenus sont notamment accusés d’avoir effectué des écoutes illégales.

Pas de licenciement

Ce point central est aujourd’hui contesté avec véhémence par Marco Mille, parti travailler comme chef de la sécurité chez Siemens à Munich après avoir quitté la direction du SREL. Il conteste cependant avoir été «limogé» par l’État. «Cette affirmation est fausse, car je suis jusqu’à ce jour toujours fonctionnaire», souligne Marco Mille dans sa prise de position. «L’ancien gouvernement m’a accordé en 2010 un congé sans solde de sept ans. Le gouvernement actuel a accordé en cette année 2017 une prolongation de trois ans de ce congé», détaille l’ancien directeur du SREL.

Juncker aurait validé les écoutes

Marco Mille insiste aussi pour affirmer que les écoutes qualifiées d’ «illégales» auraient bien été «autorisées oralement» par l’ancien Premier ministre. Le procès-verbal soumis aux députés et dans la foulée à la justice serait cependant un «faux». Toujours selon Mille, cette transcription du fichier audio ne comprendrait ainsi pas l’ensemble des propos tenus par Jean-Claude Juncker lors d’une entrevue en date du 31 janvier 2007.

Pour Marco Mille, il s’agit donc d’une «manipulation scandaleuse». Ce ne serait qu’en 2013 que le procès-verbal a été complété avec la transcription correcte. Le mal était cependant déjà fait, selon Marco Mille, qui appelle les juges à faire leur travail. Les enquêteurs de la police judiciaire en prennent aussi pour leur grade. Mais au vu de ce «flagrant et inacceptable» leurre, qu’il estime avoir subi, le prévenu Marco Mille et son avocat ont décidé de contre-attaquer et dénoncer ces faits. Marco Mille a donc décidé ensemble avec son avocat de déposer plainte contre X pour faux en écriture.

David Marques et Fabienne Armborst