Parce qu’il n’avait pas de télévision, ce détenu avait incendié le matelas de sa cellule au centre pénitentiaire de Schrassig, en octobre 2014.
Initialement, ce prévenu de 19 ans devait, jeudi, être jugé pour un double viol perpétré en mars 2014 à Luxembourg. Viols lors desquels il aurait porté des coups et blessures ainsi que des menaces. Pour un des viols, le parquet lui reproche aussi d’avoir commis une séquestration. Or pour la présidente, Sylvie Conter, cette affaire n’a pas sa place devant une chambre correctionnelle, mais criminelle. L’affaire n’a donc pas pu être prise, jeudi.
La chambre correctionnelle a néanmoins pu se pencher sur la deuxième affaire du prévenu. Le 14 octobre 2014, alors qu’il se trouvait depuis six mois en détention préventive, il avait mis le feu à son matelas dans sa cellule au centre pénitentiaire de Schrassig. Prétendument parce qu’il n’avait pas de télévision.
Le gardien a témoigné, jeudi, que ce jour-là, le détenu avait jeté son repas par terre. Enfermé ensuite dans sa cellule, il avait fait comprendre qu’il voulait parler à un psychiatre. Mais d’après le témoin, avant qu’on lui transmette l’heure du rendez-vous, il avait saisi le parlophone pour annoncer : « Si vous n’envoyez pas tout de suite quelqu’un, je mets le feu. » Le temps qu’ils arrivent, il était déjà passé à l’action. Par ailleurs, le témoin a expliqué que pour avoir une télévision gratuitement, le détenu doit remplir certaines conditions que le psychiatre valide.
« J’ai perdu le contrôle », a affirmé le prévenu, jeudi, à la barre. Son avocat, M e Philippe Stroesser, a parlé d’« une importante frustration » de son mandant. Il se serait aussi régulièrement blessé aux bras.
Pour le parquet, l’incendie n’est pas un incident isolé : « Il a du mal à se soumettre aux règles du centre pénitentiaire. » Quant au briquet, il y avait droit, car il est fumeur. Il a requis 30 mois de prison et une amende contre le prévenu. Vendredi 30 octobre, le tribunal rendra son jugement.
Fabienne Armborst