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Prise illégale d’intérêts : l’ex-juge des tutelles écope de six mois avec sursis


Le magistrat avait été mis à la retraite en janvier 2017. (Photo : archives lq)

Mis à la retraite en janvier 2017, l’ancien juge des tutelles de Luxembourg devait s’expliquer, fin juin devant le tribunal correctionnel, pour prise illégale d’intérêts. En mars 2013, le magistrat avait ordonné la mainlevée de la curatelle d’une femme alors qu’il entretenait une relation intime avec elle.

À la barre, l’ancien magistrat, âgé aujourd’hui de 47 ans, avait fermement contesté avoir voulu satisfaire ses intérêts privés par sa position : «Du premier au dernier moment, j’étais convaincu d’avoir agi avec objectivité. La relation privée n’a eu aucune influence sur mon travail.»

Le procureur d’État avait toutefois parlé de faits empreints d’une gravité particulière : «Le conflit d’intérêts est constitué par le fait qu’il n’y avait pas seulement des relations professionnelles entre le juge et la personne concernée par la procédure. Il était juge et amant.» «La sanction pénale doit être exemplaire», avait-il martelé avant de requérir une amende appropriée, de la prison ainsi que l’interdiction du droit de remplir des fonctions, des emplois ou offices publics. «Comme il a un casier vierge, il peut profiter d’un sursis», avait-il ajouté avant de parler d’une affaire sans précédent : «Ce ne m’est pas connu qu’un magistrat ait été condamné pour un tel délit.»

Ce jeudi matin, la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement a condamné l’ex-juge des tutelles à six mois de prison avec sursis. La demande de la partie civile a été déclarée « non fondée ». Pour rappel, cette dernière réclamait 100000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral. «L’affaire s’est terminée dans un cercueil», avait considéré Me François Moyse représentant les parents de la victime décédée dans un accident de voiture le 17 juillet 2014. «Le juge censé protéger leur fille a profité d’elle à travers des relations sexuelles», avait-il récapitulé.

Toutes les parties ont 40 jours pour faire appel.

F. A.