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Pédopornographie : l’éducateur de nouveau à la barre


Le prévenu a déjà été condamné notamment pour détention de matériel pédopornographique. (photo AFP)

Cette fois, le trentenaire est poursuivi pour avoir envoyé des messages pédopornographiques à deux mineures en 2015. Le parquet a requis 24 mois de prison. Ce n’est pas la première fois que le trentenaire se retrouve au tribunal pour ce genre d’infractions. Depuis mars 2016, le prévenu est détenu au centre pénitentiaire de Schrassig.

« C’est la troisième fois qu’on enquête sur lui », récapitulaient, mercredi matin, les enquêteurs de la police judiciaire, section de la protection de la jeunesse. Le prévenu (38  ans) n’est en effet pas un inconnu pour la justice.

Le 25  février 2016, cet éducateur poursuivi pour détention de matériel pédopornographique (440  images et 409  films) et attentat à la pudeur sur une fillette de 4  ans dans une école de l’éducation précoce, dans le centre du pays en 2014, avait été condamné par la 12 e chambre correctionnelle à quatre ans de prison, dont trois avec sursis.

Placé sous le régime du sursis probatoire pour une durée de cinq ans, il avait l’obligation de suivre un traitement psychiatrique. Il avait également écopé d’une interdiction de travailler avec des mineurs pendant dix ans. Mais déjà en 2001, pour détention de matériel pédopornographique, il avait écopé de 15  mois de prison avec sursis et d’une interdiction de s’occuper d’enfants pendant dix ans.

Mercredi matin, le trentenaire comparaissait donc de nouveau à la barre du tribunal correctionnel. Cette fois-ci pour des faits qui remontent à fin 2015. Le parquet lui reproche d’avoir diffusé en octobre 2015 par Facebook des messages à caractère pédopornographique et fait des propositions sexuelles implicites à une mineure de 13  ans. «La première fois que j’ai fait l’amour j’avais 13  ans», lui avait-il notamment écrit. En décembre 2015, il avait envoyé des messages pédopornographiques à une mineure de 17  ans ainsi que des photos de son sexe.

Les enquêteurs du service protection de la jeunesse expliquent que c’est la compagne de l’époque du trentenaire qui les avait contactés pour signaler qu’il continuait avec ses messages sur le réseau social. Sur une clé USB, elle avait remis aux policiers ces discussions qu’elle avait copiées.

Le 16  mars 2016, les enquêteurs avaient effectué une perquisition au domicile du trentenaire. Ce dernier n’avait rien contesté. Depuis, il est détenu au centre pénitentiaire de Schrassig. À la barre hier, le prévenu a également reconnu les faits, mais dit souffrir d’un trouble de la sexualité. « Cela s’est passé parce que j’étais à la maison. À cause de l’affaire en cours, je ne voyais presque personne. Mon mode échappatoire était internet », a-t-il expliqué en indiquant vouloir suivre une thérapie.

Lors de son dernier procès en février 2016, l’éducateur indiquait avoir été suspendu en octobre 2014. Hier, il informait « avoir été révoqué le mois dernier ».

«Le problème dans ce dossier, c’est son casier»

« Le milieu carcéral n’est pas le bon environnement pour lui », a plaidé son avocat M e Sam Ries. Il a demandé d’accorder un nouveau sursis probatoire à son client avec l’obligation d’un traitement. « J’estime qu’un sursis est possible, car les faits qu’on lui reproche sont antérieurs à sa dernière condamnation. »

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet n’a pas manqué de souligner que le trentenaire est déjà connu et condamné pour le même genre d’infractions. « Le problème dans ce dossier, c’est son casier et sa profession d’éducateur. Alors qu’il savait qu’une enquête était en cours, il a recommencé. En plus, son attitude lors de son audition devant le juge instruction me gêne. » «À cause de mon métier d’éducateur, je suis habitué à parler aux jeunes personnes», avait-il affirmé avant d’exprimer son intérêt sexuel pour les filles pubères. «Pour la mettre à l’aise, je lui ai raconté un secret inventé.»

Le parquet a finalement requis 24  mois de prison et une amende dissuasive à l’encontre du prévenu. Dans le cas de possibilité d’un sursis, le parquet propose uniquement un sursis probatoire partiel afin qu’il se fasse soigner à sa sortie de prison.

Prononcé le 24  novembre.

Fabienne Armborst