Un homme a été interpellé 25 ans après le meurtre d’une jeune femme, grâce au prélèvement d’ADN auprès d’environ 130 hommes dans le cadre d’une enquête de lien de parenté à grande échelle, ont annoncé lundi les autorités néerlandaises.
Milica van Doorn, 19 ans, avait été retrouvée morte le 8 juin 1992 dans un étang à Zaandam, près d’Amsterdam. La veille, elle s’était rendue à une fête d’anniversaire qu’elle avait quittée vers minuit pour prendre le bus mais n’était jamais arrivée chez elle. Elle avait été violée et tuée.
Arrêté samedi, le suspect de 47 ans, originaire de Zaandam, est un parent d’une personne qui a donné volontairement son ADN, semblable mais pas identique à celui retrouvé sur le corps de la jeune victime. L’ADN du suspect, prélevé obligatoirement après son interpellation, correspond « à 100% avec le profil ADN de l’auteur » des faits, ont indiqué la police et le parquet dans un communiqué conjoint.
Une première
« C’est la première fois aux Pays-Bas qu’au moyen d’une enquête ADN de lien de parenté à grande échelle, nous parvenons à un suspect via un membre de la famille », a déclaré Bob Steensma, procureur du parquet de l’arrondissement de Hollande du Nord, lors d’une conférence de presse.
Ce cold case a pu être résolu grâce à cette mesure autorisée par la loi depuis 2012 et à la collaboration d’environ 130 hommes d’origine turque qui vivaient ou séjournaient en 1992 dans le quartier où a été retrouvé le corps de Milica. L’enquête a été menée auprès de la communauté turque sur base de l’analyse de l’ADN prélevé sur le corps de la jeune victime, concluant que le tueur était « presque certainement un homme avec des ancêtres turcs », indique la police sur son site internet. Un témoin avait également aperçu « le soir du meurtre un homme chantant avec une apparence turque roulant à vélo en direction » de l’étang, ajoute-t-elle.
Incarcéré, le suspect sera présenté cette semaine devant un juge-commissaire qui décidera de prolonger ou non sa détention préventive. Les échantillons ADN des donneurs volontaires seront détruits, comme l’oblige la loi, a souligné Bob Steensma. Informée de l’arrestation dimanche, la famille a fait part de leur « soulagement énorme » un quart de siècle après les faits.
Le Quotidien/AFP