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Paris : dix morts dans l’incendie sans doute criminel d’un immeuble


Il a fallu plus de cinq heures aux pompiers pour maîtriser le feu qui a également fait 37 blessés dont huit pompiers. (photo AFP)

Au moins dix personnes sont mortes et une autre a été grièvement blessée, au cours de la nuit de lundi à mardi, dans le violent incendie d’un immeuble à Paris dont une habitante, présentant des « antécédents psychiatriques », a été placée en garde à vue.

Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier à Paris depuis près de 14 ans. Il a fallu plus de cinq heures aux pompiers pour maîtriser le feu qui a également fait 37 blessés dont huit pompiers. Plus d’une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées en urgence, à l’aide de grandes échelles notamment. Arrivé sur place au petit matin, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz a annoncé le placement en garde à vue d’une habitante de l’immeuble, situé dans le XVIe arrondissement. « Cette femme a été interpellée dans la rue immédiatement après l’incendie. Elle se trouve en garde à vue », a-t-il déclaré avant de préciser plus tard qu’elle avait des « antécédents psychiatriques ».

Selon le parquet de Paris, les premiers éléments de l’enquête tendent effectivement à privilégier la piste criminelle. La femme, âgée d’une quarantaine d’années, a été « arrêtée en état d’alcoolémie alors qu’elle tentait de mettre le feu à une voiture », a indiqué une source policière. En conflit récurrent avec son voisin pompier, elle s’était disputée avec lui dans la soirée et la police s’était déplacée pour un trouble de voisinage, a indiqué une autre source policière.

Des témoins racontent « l’enfer »

Sur des images diffusées par les pompiers, on peut voir d’immenses flammes s’échapper des fenêtres aux vitres explosées, notamment au niveau des deux derniers étages de l’immeuble, dont la cage d’escalier est également en feu. Le bilan restait provisoire, d’après les pompiers qui ont découvert en fin de matinée un dixième corps « carbonisé » dans les décombres. Il « pourrait encore s’alourdir car les opérations de reconnaissance ne sont pas encore terminées dans les derniers étages de l’immeuble, là où le feu était le plus violent », avait expliqué le capitaine Clément Cognon, porte-parole des pompiers.

Nicolas habite en face de l’immeuble ravagé par les flammes : « Au début on a cru à une dispute, on entendait une femme crier très fort. C’était vers 1h. Elle criait, elle criait. Là, on est sortis et l’immeuble était déjà très en feu ». « On voyait les gens sur les balcons crier sans pouvoir rien faire », raconte-t-il encore.

Certains habitants de cet immeuble des années 70 se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents ont appelé au secours depuis leurs fenêtres. Au total, une cinquantaine de personnes ont été évacuées par les pompiers, grâce à l’installation d’échelles et de cordes. « Je voyais les pompiers qui montaient qui descendaient et l’enfer de ce feu qui ne se calmait pas, jamais. Ils éteignaient, ça se rallumait », « des gens criaient : sauvez-moi, aidez moi ! », raconte une habitante d’un immeuble adjacent.

Deux bâtiments voisins ont été évacués par mesure de précaution. En milieu de matinée, les pompiers qui craignaient une reprise de feu et un effondrement des derniers étages continuaient à inspecter l’immeuble.

LQ/AFP