Après une grève spontanée de détenus jeudi après-midi à Schrassig, trois autres sont survenues jeudi soir et vendredi matin. Le parquet luxembourgeois a rapporté les revendications exprimées.
Jeudi, en début d’après-midi, une soixantaine de détenus avaient refusé de continuer à travailler dans la buanderie du centre pénitentiaire. Le mouvement s’était achevé un peu plus d’une heure après « dans le calme » et « sans aucun incident ». Une nouvelle vague de protestation a ensuite eu lieu en fin de journée dans une des cours de promenade jusque vers 19h30, explique le parquet vendredi, ajoutant que seize détenus du bloc P2 ont participé à cette grève.
Vendredi à 8h, une soixantaine de détenus a de nouveau refusé de travailler dans la buanderie. Quatorze autres ont par ailleurs refusé de regagner leur cellule, poursuit le parquet, qui précise que « les deux mouvements se sont déroulés dans le calme et se sont terminés sans aucun incident vers 9h15 ».
Visites suspendues jusqu’à nouvel ordre
Différentes revendications ont été formulées lors des événements, à savoir :
– des critiques face à la longueur des peines d’emprisonnement, la hauteur des amendes et du montant des frais de justice qui selon leur appréciation, sont trop longues, trop sévères et trop élevés
– des critiques en relation avec le retard de l’entrée en vigueur du projet de loi sur l’exécution des peines, dont « ils attendent beaucoup de la mise en place de la chambre de l’application des peines qui statuera en tant qu’instance d’appel des décisions du délégué du Procureur général d’État »
– des incompréhensions face aux délais à respecter pour pouvoir prétendre à certains aménagements de leur peine
En réaction à ces protestations, la direction de la prison a pris des mesures administratives à l’encontre des instigateurs des grèves. Certains détenus ont ainsi été transférés vers une autre unité de l’établissement. En outre, compte tenu du climat de tensions et « pour des raisons de sécurité », les visites aux détenus ont été suspendues « temporairement ».
Enfin, les seize détenus qui ont refusé de réintégrer le bloc P2 jeudi soir font l’objet de mesures disciplinaires, conclut le parquet.