Six mois avec un éventuel sursis ont été requis en revanche contre le patron de la firme spécialisée. Il aura fallu sept journées d’audience pour clore les débats dans le procès de l’accident du travail mortel survenu le 27 juillet 2009 dans la cheminée de l’usine d’incinération de déchets du Sidor à Leudelange.
Sur le banc des prévenus se trouvaient huit hommes, dont, entre autres, le directeur technique et le chef de production de l’usine d’incinération de déchets du Sidor ainsi que le patron de la firme spécialisée allemande en charge des travaux de maintenance.
L’ouvrier allemand de 38 ans mort ce jour-là effectuait des travaux dans la cheminée haute de 80 mètres. Il était en contact régulier avec un collègue resté à terre, quand d’un seul coup ce dernier n’a plus reçu de réponses. Il est mort après l’arrivée des secours. D’après l’enquête, au moment de l’accident, il faisait autour de 60 °C dans la cheminée.
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Jeudi, après la fin des plaidoiries est venu le moment du réquisitoire du parquet. Le représentant du parquet demande l’acquittement de sept des huit prévenus. Selon lui, seule la responsabilité du patron de la firme allemande en charge des travaux est à retenir pour l’homicide involontaire. « Il n’a pas élaboré ou fait élaborer d’analyse de risques détaillée , soulève Marc Schiltz. En tant que chef d’une firme spécialisée, il aurait dû savoir qu’une cheminée présente de nombreux risques. »
Le parquet est d’avis que le patron de la firme n’a pas pris toutes les précautions nécessaires en ce qui concerne la température et l’oxygène dans la chemine. « Jusqu’à aujourd’hui, il me semble qu’il n’est pas conscient de sa culpabilité », conclut Marc Schiltz en requérant six mois de prison et une amende à l’encontre du prévenu. Il ne s’oppose toutefois pas à ce que la peine soit assortie du sursis. Prononcé le 1 er juin.
Fabienne Armborst