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Luxembourg : déjà frappée avant son mariage


(Illustration : Archives LQ)

La victime a expliqué, hier, aux juges qu’elle espérait que la situation s’arrangerait après le mariage.

Dans le procès dans lequel un homme de 27 ans comparaît pour avoir frappé régulièrement son épouse jusqu’en 2014, c’était hier après-midi au tour de la victime de témoigner. Dans ses dépositions, elle avait indiqué en 2014 avoir encaissé entre 50 et 200 fois des coups de son mari. «Mais il était gentil avec moi et il me prenait aussi dans les bras», avait-elle précisé à la commissaire de la police.

À la barre, la victime qui souffre aujourd’hui d’importants troubles de la vue a confirmé hier avoir reçu les premiers coups lors d’un de ses séjours en Tunisie, donc bien avant leur mariage. Pour rappel, elle avait fait la connaissance de son mari dans un mini-golf où il travaillait comme animateur. Après sa rencontre et l’échange de numéros de téléphone, elle avait multiplié ses séjours en Tunisie. Mais elle avait fini par revenir pleine de bleus de vacances.

«Elle avait trop peur de la réaction de son mari»

«Je l’aimais, je sentais que je devais être avec lui», s’est expliquée la femme, âgée aujourd’hui de 44 ans, et qui dit ne jamais avoir reçu des coups dans le passé. Devant les juges, elle a également soulevé avoir vu comment son ami menait des conversations avec d’autres femmes via internet. «Je m’attendais à ce qu’une fois mariés, cela irait mieux», a indiqué hier la victime, les larmes aux yeux, qui ne nie pas avoir sans cesse cherché à l’excuser.

La chambre criminelle a également récolté, hier, le témoignage d’une collègue de travail de la victime. Avant d’apprendre que sa collègue se faisait régulièrement frapper par son mari, le témoin avait ainsi dû entendre l’histoire de l’accident de voiture et de la chute.

«C’était vraiment un œil au beurre noire.» Voici comment le témoin a décrit les yeux de sa collègue. Mais à aucun moment, la victime aurait accepté de se réfugier chez elle. «Elle avait trop peur de la réaction de son mari», a résumé le témoin. Le procès se poursuit cet après-midi avec l’audition de l’expert psychiatre.

Fabienne Armborst