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Le policier aurait tenté d’escroquer son assurance en incendiant sa voiture


Le prévenu comparaissait mercredi à Luxembourg. (photo LQ)

Dix-huit mois de prison ont été requis mercredi à Luxembourg contre un policier de 43 ans, poursuivi pour avoir incendié sa voiture privée et tenté d’escroquer son assurance afin qu’elle lui remette près de 30 000 euros.

Le 25  août  2009, Claude G. appelle son assurance et déclare que sa voiture privée a brûlé à cause de la surchauffe d’un bidon d’essence dans son véhicule garé en plein soleil. Il tente de se faire remettre près de 30  000  euros que lui promet son contrat Casco en cas de perte de son véhicule. Une somme qu’il ne touchera toutefois jamais. Car son assureur a des doutes. Il porte plainte. De l’expertise, il ressort finalement qu’il s’agit d’un incendie volontaire.

Mercredi après-midi, le prévenu de 43  ans, qui est policier, comparaissait devant la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement pour avoir fait une fausse déclaration de sinistre et une tentative d’escroquerie. Jusqu’au bout, il a contesté les faits.

Sa voiture était partie en fumée en pleine campagne sur un chemin vicinal près d’Orscholz en Allemagne. Le propriétaire explique avoir fait un tour à vélo. Il serait venu récupérer sa bouteille d’eau, qu’il avait oubliée, et aurait découvert sa voiture en feu. À l’époque, différents témoins avaient relevé son « comportement bizarre ». Car, longtemps, il avait observé l’incendie sans réagir et ne s’était pas immédiatement manifesté comme étant le propriétaire du véhicule.

« À quatre endroits, on a retrouvé des accélérateurs de feu dans la voiture. Elle était fermée à clé. Et le propriétaire était le seul à avoir la clé », remarque le président. Or le prévenu continuera à camper sur sa position  : « Ce n’était pas moi. » L’audience avec l’énumération des indices accablants se poursuit.

L’expert en matière d’incendie exclut toute cause d’ordre technique. « Il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’un incendie volontaire. » « Celui qui a mis le feu doit avoir eu la clé », conclut-il. Le véhicule, qui ne présentait aucune trace d’effraction, a été passé à la loupe. Il grouillait de produits accélérateurs de mise à feu. À côté de deux bidons d’essence de 20 à 30  litres, on a ainsi retrouvé dans l’habitacle divers accessoires pour faire des barbecues  : allume-feu, charbon de bois…

Des allume-feux sous le tableau de bord

En outre, sous le tableau de bord, l’expert a découvert des copeaux de bois allume-feux et des mouchoirs. Et il a constaté le démontage au préalable du GPS et de la radio. « Qui a mis les accélérateurs de feu derrière le tableau de bord? », demande le président au prévenu, qui répond  : « La radio ne tenait pas bien. Je l’ai stabilisée avec des objets. »

Au cours de sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile représentant l’assurance constate que le quadragénaire était bénéficiaire d’une formule Casco lui permettant le remboursement du véhicule à la valeur à neuf en cas de perte. « L’incendie est intervenu 19  jours avant la fin de cet avantage », souligne M e Jean-Jacques Lorang qui réclame pour les frais d’expertise et de gestion un total de près de 5  800  euros.

M e Paul Schintgen, l’avocat du prévenu, quant à lui, a plaidé le dépassement du délai raisonnable. Il estime que les droits de la défense ont été violés et demande l’acquittement. Un avis que le parquet ne partage toutefois pas. « Il y a suffisamment de preuves dans le dossier », a indiqué son représentant avant de requérir 18  mois de prison et une amende adéquate à l’encontre du quadragénaire.

« C’est un fait extrêmement grave, car devant vous, vous avez un policier. Il est censé avoir un comportement exemplaire. » En ce qui concerne un éventuel sursis, le parquet se rapporte à la prudence du tribunal. Prononcé le 11  mai.

Fabienne Armborst