La Grande-Duchesse héritière Stéphanie aurait été impliquée à son insu dans une vaste affaire d’escroquerie, selon les presses belge et italienne.
À la mi-mai 2014, des centaines d’épargnants belges, français et italiens sont plongés dans l’incertitude. Leurs économies, confiées à la société Kepha Invest SA, seraient en danger. En effet, cette société, créée en 2007 et dont le siège social est à Ixelles, en Belgique, est désormais aux abonnés absents.
Aucune nouvelle des millions d’euros investis par les épargnants dans cette structure qui proposait «des obligations à taux de rendement fixe pour une période minimale de 5 ans et pour un montant d’investissement minimal de 100 000 euros» grâce à des placements immobiliers.
Ce rendement annuel promis aux investisseurs s’établissait entre 5,6 et 7,1%. Pour attirer les clients éventuels encore récalcitrants, la société promettait, en plus, d’engager une partie des bénéfices engrangés pour financer des œuvres caritatives en Afrique ainsi que pour promouvoir la culture en Italie. Aujourd’hui, l’affaire est entre les mains de la justice.
Des administrateurs bien sous tous rapports
Les administrateurs de Kepha Invest, le baron belge Christophe de Fierlant Dormer, le prélat italien Pandolfo Pandolfi et l’Argentin Patrizio Benvenuti, aumônier en chef de la marine de guerre italienne, sont désormais dans le collimateur des polices italienne et belge. Les sommes évaporées s’élèveraient à 34,8 millions d’euros selon les médias belges et italiens ! Plus de 300 victimes ont été dénombrées.
Entendu jeudi par les enquêteurs transalpins, qui cherchent à savoir en détail comment cette société fonctionnait, Patrizio Benvenuti a donné le nom de la Grande-Duchesse héritière Stéphanie. « Elle a été engagée par Kepha Invest pour ses contacts importants », aurait dit le suspect aux policiers lors de son interrogatoire selon le journal La Repubblica. Cette embauche aurait eu lieu en 2010.
Selon La Dernière Heure, Stéphanie de Lannoy, alors comtesse, a représenté Kepha dans un cycle de conférences au palais d’Egmont. «C’est en 2010 que l’escroquerie Kepha fit un record de victimes et rapporta 7 millions d’euros, ce dont Stéphanie n’avait évidemment pas connaissance», précise La Dernière Heure sur son site internet.
Contactée vendredi par Le Quotidien, la Cour grand-ducale a précisé par voie de communiqué : «Se référant à l’article de La Dernière Heure, la Cour confirme que la Princesse Stéphanie a été simple salariée au sein de la société citée. La Princesse Stéphanie n’est en aucun cas impliquée dans cette affaire.»
Ce que confirment les journaux, belges et italiens : la Grande-Duchesse héritière aurait ainsi été trompée par les administrateurs de Kepha Invest.
Aujourd’hui, Patrizio Benvenuti est considéré comme un des suspects principaux par le juge de Bolzano en charge du volet italien de l’enquête selon les informations de La Dernière Heure. L’homme d’Église de 64 ans a été placé en résidence surveillée. Au total, neuf suspects sont sous le coup de l’enquête qui se poursuit.
Laurent Duraisin
La Princesse ne fait plus partie de cette entreprise depuis xtemps, pourquoi faire du vent sur cette affaire? Heureusement que nous ne savons pas toujours les embrouilles de nos patrons, car si l’employé nomme le problème, il devient lui-même le problème à éliminer!