Le procès des deux hommes qui avaient foncé sur un douanier sur l’aire de Capellen pour échapper à un contrôle s’est ouvert mardi après-midi.
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 2013 lors d’un contrôle sur l’aire de Capellen, le long de l’A6 en direction de Luxembourg, un jeune douanier avait été renversé par une BMW et grièvement blessé. La voiture, avec à son bord deux personnes, avait pris la fuite. Depuis mardi, deux jeunes Français originaires des Ardennes comparaissent devant la 9e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement.
Le prévenu Jérémy L. (29 ans) au volant de la BMW le 17 octobre 2013 est poursuivi pour tentative de meurtre et délit de fuite. Son passager Suleyan S. (29 ans), quant à lui, doit répondre de non-assistance à personne en danger.
Pour leur procès, sept témoins sont appelés à témoigner. Mardi après-midi lors de la première audience, l’enquêteur de la police judiciaire est revenu sur le déroulement du contrôle douanier organisé ce soir-là. Ce devait être un simple contrôle de routine sur l’autoroute A6 comme il s’en pratique des nombreux durant l’année.
Un peu après 23 h 30, au niveau du poste frontière, une BMW série 3 de couleur gris anthracite roulant à toute allure avec des plaques françaises attire l’attention des douaniers. Les agents ne réussissent pas à la rattraper pour l’arrêter sur l’aire de repos de Capellen. Or le conducteur s’y arrête pour faire le plein. Les douaniers décident de contrôler le véhicule à la sortie de l’aire de repos.
Avec un bâton lumineux, les deux douaniers font signe au conducteur de la BMW de s’arrêter. Ce dernier fait semblant de s’arrêter, mais arrivé à leur hauteur, il donne un coup d’accélérateur. Vingt-huit mètres plus loin se trouve un troisième douanier sur un accotement prêt à lancer une herse. « Il ne se trouvait pas sur la chaussée. » Selon les deux premiers douaniers, le conducteur finit par bifurquer vers la droite et se dirige de façon ciblée vers l’accotement. Le douanier de 26 ans est catapulté au-dessus du capot. La victime sera retrouvée neuf mètres plus loin au sol. Voilà la version des collègues de la victime.
Du côté des deux prévenus, la version est différente. Lors de la reconstitution effectuée fin novembre 2013 et visualisée hier en salle d’audience, Jérémy L. affirme que le troisième douanier ne se trouvait pas sur l’accotement mais était « bel et bien engagé sur la voie publique ». Il précise : «Je voulais esquiver la herse. Je force le passage vers la droite. Je n’ai jamais voulu viser le douanier. » Son passager, quant à lui, indique : « Je pense avoir senti le trottoir, mais c’est peut-être le choc.»
«Parce qu’il n’avait pas de permis de conduire»
T oujours est-il qu’après avoir fauché le douanier qui est grièvement blessé, les auteurs prennent la fuite. Les enregistrements des caméras de surveillance de la station-service sont saisis. Ils permettent de voir la voiture et la plaque d’immatriculation française des deux fuyards. Un appel à témoins est lancé. Jérémy L. et Suleyan S., originaires des Ardennes, finissent par se rendre au bout de quelques jours.
Le 26 octobre 2013, les enquêteurs luxembourgeois reçoivent l’information que la BMW a été retrouvée près de Charleville-Mézières complètement calcinée. Ce qui n’a pas permis de relever les traces du choc. Début novembre, les deux jeunes hommes sont extradés au Grand-Duché.
Aux enquêteurs de la police judiciaire, Jérémy L. explique avoir donné un coup d’accélérateur avant le barrage « parce qu’il n’avait pas de permis de conduire ». La voiture, il l’aurait achetée en Belgique près de Charleroi mi-septembre. Or peu de temps après, on lui a retiré le permis.
L’enquêteur note, par ailleurs, que Jérémy L. a déjà fait de la prison pour un violent home-jacking en France. Suleyan S., quant à lui, serait connu de la police pour des affaires de drogue en Belgique et en France.
Au début de l’audience mardi, l’avocat représentant la victime a demandé 950 000 euros de dommages et intérêts. Le père et la mère du douanier réclament, quant à eux, 87 500 euros et l’assurance accident 617 500 euros.
Le procès doit durer trois jours. Il se poursuit ce mercredi après-midi avec l’audition du médecin légiste.
Fabienne Armborst
Euuu il faudrait corriger l’article. Je ne suis pas du tout connu des services de police. L histoire de drogue ce n est pas moi mais Mr lousth. Je n ai aucun casier judiciaire!!!!