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Fratricide à Esch-sur-Alzette : des messages compromettants


(Illustration : Archives LQ)

Mardi au troisième jour du procès du fratricide d’Esch, l’enquêteur qui a analysé les données téléphoniques des deux prévenus a présenté ses conclusions.

Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2014, Eric L. (27 ans) avait empoisonné son frère avant de mettre le feu à son appartement situé au troisième étage d’un immeuble de la place de Stalingrad, à Esch-sur-Alzette. Après avoir maîtrisé l’incendie, les pompiers avaient retrouvé la victime sans vie. Au moment de sa mort, le trentenaire avait 517 000 euros en banque.

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Le procès s’est poursuivi hier matin avec l’audition de l’enquêteur en charge de l’analyse des données téléphoniques des deux prévenus. «C’est vrai qu’Eric L. a dit que la haine envers son frère était le motif pour le tuer, mais ce dernier avait avant tout de l’argent. Les deux prévenus étaient euphoriques, quand ils ont appris que la victime toucherait de l’argent pour la vente d’une maison!»

D’après l’enquêteur, le deuxième prévenu Alessandro S. (35 ans) aurait une part de responsabilité dans le passage à l’acte. Il note que, déjà en février 2014, Alessandro S. avait écrit qu’un jour la victime mourrait de toute façon.

Recherche sur internet de vols longue distance

Eric L. et Alessandro S. avaient fait connaissance en Italie. Toujours selon l’enquêteur, une fois que la future victime avait touché l’héritage, ils auraient lancé les préparatifs pour le fratricide. Alessandro S. avait notamment acheté un portable pour Eric L. Avec cet appareil, quelques heures avant l’acte, Eric L. avait appelé deux fois la victime et trois fois Alessandro S. C’est ce dernier qui était allé rechercher Eric L. à la gare d’Esch. L’enquêteur soulève qu’Eric L. avait notamment attiré l’attention quand il s’était renseigné sur l’héritage. Après avoir donné son ADN, il avait recherché sur internet des vols dans des pays lointains. Alors qu’il voulait prendre la fuite, il avait été arrêté à la frontière allemande.

La 13e chambre criminelle a également entendu hier le prévenu Alessandro S. qui déclare que quand il est venu chercher Eric L. à la gare celui-ci était très calme. Il n’aurait pas senti le feu. Au tout début de l’enquête, il lui avait livré un alibi. Mardi, il a indiqué qu’il s’était sans doute trompé quand il a dit qu’Eric L. était chez lui au moment du drame. Pour rappel, Alessandro S., poursuivi pour avoir recelé Eric L., conteste les faits. Le procès se poursuit jeudi après-midi.

F. A.