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[France] Infanticide : Fabienne Kabou écope de 18 ans de réclusion


Dessin de Fabienne Kabou lors du procès (Photo : AFP)

Une peine de 18 années de réclusion assortie d’un suivi socio-judiciaire de dix ans a été requise jeudi devant la cour d’assises d’appel du Nord à l’encontre de Fabienne Kabou, accusée d’avoir assassiné sa fille à Berck (Pas-de-Calais) en 2013.

La même peine avait été requise en première instance en juin 2016, et Fabienne Kabou avait été condamnée à 20 années de réclusion criminelle. « Kabou a déposé sa fille âgée de 15 mois sur une plage de Berck à marée montante, nous sommes le 19 novembre 2013, il est 21h passé, les températures sont assez proches de 0, cette petite fille est vouée à une mort certaine », a d’abord résumé l’avocate générale, Pascale Girardon, dénonçant le « récit esthétisé » que l’accusée a fait de son « crime ».
« Ce qui est reproché à Fabienne Kabou c’est d’avoir donné la mort à +Ada+, mais aussi d’avoir prémédité son geste depuis longtemps (…) Est-ce que le simple fait d’avoir caché sa grossesse, d’avoir privé sa fille d’une existence légale, est-ce que déjà, il n’y avait pas cette idée d’une fin rapide, macabre ? », a questionné l’avocate générale dans son réquisitoire de près de deux heures.

Un geste qui paraît incompréhensible

Ce qui est « sûr » selon elle, c’est que Fabienne Kabou a « préparé les choses »: « elle a consulté sur internet les horaires des marées dans une région où il y a de grandes plages de sable et de forts coefficients », avec l’idée que « la mer emporte +Ada+ » et qu’on « ne la revoie jamais », a affirmé Pascale Girardon. Dans ce procès, « c’est le grand écart entre les explications de Fabienne Kabou et la réalité du dossier, entre l’horreur et la façon déshumanisée dont en parle Fabienne Kabou », a poursuivi la magistrate, notant « des zones d’ombre » dans cette affaire, « mais comme dans la plupart des dossiers criminels ».

Pour tenter d’expliquer son geste, Fabienne Kabou, a affirmé lors de son procès avoir été « guidée » par une « énergie malveillante ». La sorcellerie ? Des explications « de pure opportunité », répond l’avocate générale avant de lister les « mensonges » de Fabienne Kabou. « On cherche des explications à un geste qui nous paraît incompréhensible, monstrueux, il faut les chercher un peu dans la maladie mentale, mais aussi beaucoup dans son ancrage dans la réalité », a-t-elle insisté.

Le Quotidien / AFP