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France : cinq résidents d’un Ehpad morts d’une probable intoxication alimentaire


L'émotion était vive lundi, à l'Ehpad privé "La Chêneraie". (photo AFP)

Une probable intoxication alimentaire dimanche soir dans un établissement pour personnes âgées (Ehpad) du sud de Toulouse a provoqué le décès de cinq résidents, quatre femmes et un homme, âgés de 76 à 95 ans.

Au total, 22 personnes âgées de l’Ehpad privé « La Chêneraie », ont été affectées, selon la préfecture. Les personnes décédées sont quatre femmes, l’une de 76 ans, les autres âgées de 93 à 95 ans, et un homme de 93 ans, a précisé une source proche de l’enquête. Seize résidents avaient aussi été hospitalisés dans la nuit, a indiqué l’Agence régionale de santé (ARS). Tous « auraient été victimes d’une intoxication alimentaire dans la soirée du 31 mars après le dîner », selon la préfecture.

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « homicide involontaire et blessure involontaire », selon la même source proche de l’enquête. L’enquête doit notamment déterminer si les repas étaient préparés en interne ou apportés de l’extérieur.

Colère des proches des victimes

Alain, le fils d’une nonagénaire décédée, a affirmé à la presse que le dîner incriminé avait été livré dimanche soir de l’extérieur, précisant que l’information leur avait été donnée par le médecin traitant de l’établissement. Une autre parente, Marie, dont le père de 78 ans n’a pas été intoxiqué, a confirmé avoir eu la même information. Le problème est survenu « apparemment sur des repas spéciaux, des repas mixés pour personnes en fin de vie », a pour sa part affirmé Chantal, la fille d’un couple résident indemne.

L’établissement avait changé de propriétaire en janvier, après le rachat par le groupe français Korian du groupe Omega, gérant 12 résidences Ehpad en France. Alain, comme Marie, ont affirmé ne pas avoir été informés de ce changement. Dénonçant un « manque de personnel », Alain a indiqué qu’il allait porter plainte et contacter les autres familles en ce sens. « Je suis très en colère, c’est inadmissible » , a-t-il affirmé à la presse, relevant que la famille payait « pas loin de 3 000 euros par mois » pour la prise en charge de leur mère, accueillie depuis dix ans pour Alzheimer.

Toujours recensée sur le site d’Omega, la Chêneraie y est présentée comme offrant des « prestations hôtelières haut de gamme » et une « cuisine régionale préparée sur place ».

Les repas faits sur place, affirme Korian

Lundi, l’émotion régnait parmi les résidents indemnes, selon plusieurs parents. « Mon père était très choqué, il s’est écroulé quand il m’a vu, il pleurait », a raconté Marie, affirmant qu’il avait appris la nouvelle « par la télé dans sa chambre ». Des familles de résidents ont aussi accueillies à la salle des fêtes du village par des élus locaux.

L’ARS a indiqué avoir entamé dès cette nuit les premières investigations, qui doivent se poursuivre « sur la base d’un questionnaire alimentaire qui sera administré auprès des résidents ». « Les repas-témoins ont été mis sous séquestre et conservés dans l’attente de l’intervention de la Direction départementale de la protection des populations », a-t-elle précisé. Le parquet a aussi demandé la mise sous scellés des cuisines.

Les repas de cet Ehpad sont préparés « sur place » et non par un service extérieur, a indiqué lundi Korian. « L’établissement, qui fait partie du groupe Oméga, repris par le groupe Korian le 18 février dernier, produit les repas sur place avec ses propres équipes de cuisine », assure le groupe, précisant qu’une « enquête interne » a été lancée.

LQ/AFP