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Femme assassinée pour un trésor : Michel Fourniret renvoyé aux assises


C'est avec ce magot du "gang des postiches" que le tueur en série et son épouse avaient acheté leur manoir de l'horreur dans les Ardennes. (photo AFP)

Le tueur en série Michel Fourniret a été renvoyé aux assises pour l’assassinat en 1988 de Farida Hammiche, l’épouse d’un ex-codétenu, qui lui avait permis de mettre la main sur un magot amassé par le célèbre « gang des postiches », a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Versailles.

Déjà condamné à la perpétuité en 2008 pour sept meurtres de jeunes filles, Michel Fourniret, 75 ans, est renvoyé devant la cour d’assises des Yvelines aux côtés de son ex-épouse Monique Olivier, 68 ans, poursuivie notamment pour complicité d’assassinat.

Le couple devra également répondre de recel de ce trésor, composé d’or, de lingots et de pièces d’or. La date du procès n’est pas encore connue. Me Grégory Vavasseur, avocat de Michel Fourniret, a indiqué qu’il allait « consulter son client » pour savoir s’il ferait appel de ce renvoi aux assises.

A la différence des meurtres de jeunes filles, précédés de viol ou tentative de viol, qu’il a commis entre 1987 et 2001, l’assassinat dont Michel Fourniret est accusé dans cette affaire repose sur un mobile crapuleux : le vol d’un trésor. C’est avec ce magot déterré d’un cimetière de la banlieue parisienne puis converti en liquide, que les Fourniret avaient payé comptant leur château de Sautou (Ardennes), manoir devenu tristement célèbre pour avoir été le théâtre de leur épopée sanguinaire.

50 kilos de lingots et pièces d’or

Farida Hammiche, dont le corps n’a jamais été retrouvé, était la compagne de Jean-Pierre Hellegouarch, qui avait partagé la cellule de Fourniret dans les années 1980. En mars 1988, âgée de 30 ans, elle avait contacté Michel Fourniret pour lui demander de l’aider à déterrer un trésor dans un cimetière du Val-d’Oise. Hellegouarch, à l’époque toujours incarcéré, avait eu vent de l’emplacement de la caisse à outils renfermant le trésor par un ex-codétenu, un Italien qui s’était évadé de prison avec un membre du « gang des postiches » et qui avait recueilli ses confidences.

L’enquête a permis d’établir que les 50 kilos de lingots et pièces d’or faisaient partie du magot de cette célèbre entreprise criminelle, spécialisée dans les attaques de banques parisiennes à main armée.

Le trésor une fois déterré, Fourniret et Farida Hammiche l’avaient caché au domicile de la jeune femme, à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. En échange du service, Fourniret avait récupéré 500 000 francs de l’époque (environ 76 000 euros). Sans s’en contenter. Le tueur en série a avoué avoir tué la jeune femme un mois plus tard, après l’avoir attirée dans un guet-apens, et l’avoir enterrée dans une zone isolée des Yvelines, près de Clairefontaine, avant de faire main basse sur le magot.

C’est encore une décennie plus tard, en 2009, que Michel Fourniret et Monique Olivier ont été mis en examen.

Le Quotidien/AFP