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Drame du Sidor à Leudelange : les prévenus à la barre


L'ouvrier de 38 ans est mort dans la cheminée du Sidor. (photo archives LQ)

Vendredi, au procès de l’accident du travail mortel dans la cheminée du Sidor, c’était au tour des premiers prévenus de s’expliquer.

Le 27 juillet 2009, un homme de 38 ans trouvait la mort dans la cheminée du site de l’usine d’incinération des déchets du Sidor, à Leudelange. L’employé, qui travaillait pour une firme allemande, était chargé des travaux de maintenance sur la cheminée de près de 80 mètres.

Parmi les huit prévenus qui comparaissent depuis mardi devant le tribunal correctionnel figurent des responsables de la société exploitant les installations à Leudelange ainsi que de la firme allemande spécialisée en charge des travaux de maintenance dans la cheminée.

Vendredi, au cours de la quatrième journée du procès, c’était au tour de cinq prévenus de s’expliquer. La plupart étaient en congé lorsque l’accident était survenu. « Je n’étais pas impliqué dans ces opérations de maintenance. J’étais seulement présent en cas de choses non planifiées », affirme ainsi le directeur technique de la société exploitant l’installation d’incinération des déchets. Ce dernier précise que la cheminée n’était pas un lieu de travail pour eux  : « Nous n’avions rien à faire dans la cheminée. Nous avions chargé une firme spécialisée pour les travaux. Pour nous, c’était une firme renommée .»

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L’ouvrier qui avait trouvé la mort dans la cheminée où la température tournait autour des 60  °C avait pour mission de remplacer six ampoules (dont trois de rechange) pour l’éclairage d’avertissement ainsi que de vérifier le paratonnerre.

C’est le dirigeant du département électrotechnique qui avait fait la demande d’offre à la firme spécialisée après qu’une des trois ampoules d’avertissement avait été signalée défectueuse mi-juin. Il précise que s’il n’y avait pas eu cette fiche de défaut pour cette panne, il n’aurait sans doute pas fait la demande tout de suite, mais aurait attendu les travaux de révision annuels prévus en automne. Or l’ampoule de rechange pouvait à tout moment tomber en panne.

« J’ai moi-même estimé l’importance des travaux. La lampe est par exemple importante pour les planeurs. À l’automne, la nuit tombe plus vite. Attendre trois mois aurait été trop long », explique-t-il. Selon lui, les opérations de maintenance ne devaient pas obligatoirement être effectuées quand l’usine était à l’arrêt.

Une expérience de 170 ans

Le jour-même de l’accident, il était en vacances. Mais ce n’était pas la première fois que la firme spécialisée intervenait à Leudelange pour les travaux de maintenance. Le prévenu ne se rappelle toutefois pas qu’un des responsables se soit renseigné à un quelconque moment sur l’installation ou se soit rendu à Leudelange pour faire une analyse des risques.

La chambre correctionnelle a également entendu vendredi le patron de la firme allemande en charge des travaux de maintenance. Il soulève que « depuis 170 ans l’entreprise effectue des travaux à des endroits extrêmement dangereux comme dans des cheminées et des centrales nucléaires ».

À la question du tribunal de savoir pourquoi un thermomètre ne faisait pas partie de l’équipement de base de l’ouvrier qui est montée dans la cheminée à Leudelange, il répond  : «Pour nous, la température n’était pas le sujet .» L’audition de ce prévenu se poursuit mardi matin.

Fabienne Armborst