Alexia Daval, la jeune femme retrouvée morte lundi 30 octobre près de Gray, en Haute-Saône, a subi des violences physiques et est « probablement » morte d' »asphyxie », sans que les causes de son décès soient pour l’instant établies avec certitude, a annoncé lundi la procureur de Besançon.
« Le décès est probablement lié à une asphyxie, sans que l’on connaisse encore le mécanisme de cette asphyxie (…) et il n’est pas possible hélas d’affirmer qu’elle n’a pas été violée », a précisé la magistrate, Edwige Roux-Morizot, au cours d’une conférence de presse à Besançon.
« L’enquête est compliquée, comme toutes les enquêtes où l’on n’a pas pu identifier le ou les auteurs tout de suite », a-t-elle souligné en précisant qu' »aucune garde à vue » n’était en cours.
Le corps brûlé d’Alexia Daval a été retrouvé lundi 30 octobre par des gendarmes dans un bois, à plusieurs kilomètres du parcours que la jeune femme empruntait habituellement pour courir. Le corps, retrouvé deux jours après sa disparition, était dissimulé sous des branchages.
Selon son mari, elle était partie faire un footing samedi vers 9H30 et n’est jamais revenue. C’est lui qui avait prévenu la gendarmerie vers 12H00.
« Il y aura moyen de savoir de quoi elle est morte, le corps n’ayant pas été calciné de manière suffisamment importante pour empêcher ces conclusions avec des examens complémentaires », a ajouté Mme Roux-Morizot.
D’après la magistrate, ces examens complémentaires seront effectués « de la façon la plus rapide possible » et permettront « vraisemblablement » de savoir « si elle a ou non été violée ».
Les résultats de l’autopsie menée jeudi à l’institut médico-légal de Besançon ont permis aux enquêteurs de la section de recherche de Besançon de resserrer le scénario du crime. Si aucune piste n’est privilégiée à ce stade des investigations, les gendarmes s’attachent à vérifier chaque hypothèse et à « fermer les portes » les unes après les autres.
Samedi, une source proche du dossier avait affirmé à l’AFP que les résultats de l’autopsie permettaient d’établir que la jeune femme avait été étranglée mais n’aurait pas été violée, selon les premières constatations.
Cette information « est erronée », a déclaré la procureur de Besançon. « L’autopsie, si elle a été concluante, ne permet pas à ce jour d’établir avec certitude les causes de la mort de la jeune femme, même s’il ne fait aucun doute qu’on lui a volontairement donné la mort », a-t-elle fait savoir.
Des villageois inquiets
« C’est la raison pour laquelle il avait été décidé de ne pas en communiquer les résultats dans l’immédiat », a-t-elle ajouté.
Pour la magistrate, « le plus bel hommage que l’on pourrait rendre à sa mémoire serait de laisser les enquêteurs et la justice travailler dans la plus grande des sérénités afin de ne pas interférer avec les suites de l’enquête et permettre d’interpeller le ou les auteurs de ce crime odieux ».
Une information judiciaire pour « assassinat » a été ouverte par le pôle criminel de Besançon mardi.
Les obsèques de la jeune femme auront lieu mercredi à 14H00 à la basilique de Gray, a annoncé le maire.
Dimanche, entre 8.000 et 10.000 personnes ont défilé dans les rues de Gray, une rose blanche à la main. Famille, amis et anonymes ont marché dans un silence absolu, conformément au souhait des parents, de la soeur et du mari d’Alexia Daval qui étaient en tête du cortège.
Plusieurs centaines de personnes ont également pris part à des footings « en hommage à Alexia », organisés dans plusieurs villes de France.
L’émotion des rassemblements n’a toutefois pas occulté les inquiétudes des habitants de Gray, en raison des zones d’ombre qui entourent le drame. Nombre d’entre-eux confient leur peur de sortir seuls tant que l’assassin d’Alexia Daval n’aura pas été arrêté.
« Si c’est vraiment un psychopathe, il peut être parmi nous », s’est ainsi inquiétée Florence Donard, habitante du secteur, lors de la marche dimanche. « Si il a fait ça à une joggeuse, il peut refaire ça à n’importe qui », a-t-elle ajouté.
Le Quotidien / AFP