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Des nationalistes vainqueurs et divisés


Concernant l’extrême droite en Europe, «une ruche ne peut pas avoir deux reines», selon un expert. (Photo : afp)

La poussée de l’extrême droite lors des élections européennes ne veut pas dire que ces partis vont facilement travailler ensemble au Parlement ou sur le continent.

Sous l’impulsion de Giorgia Meloni et de Marine Le Pen, les extrêmes droites ont enregistré une poussée aux élections européennes, sans cependant renverser la table ni aplanir les divergences les empêchant de faire front commun. À la tête des premiers partis d’Italie et de France, deux grands pays fondateurs du projet européen, la dirigeante de Fratelli d’Italia (FDI) et la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale devront attendre le résultat des législatives françaises du 7 juillet pour se compter et fixer leurs stratégies. Le président Emmanuel Macron a dissout la chambre basse après la cuisante défaite de sa majorité face au RN, et Jordan Bardella, tête de liste du parti aux européennes, est d’ores et déjà candidat au poste de Premier ministre.

Fortes de leur score en Italie et en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche ou en Grèce, les droites nationalistes et radicales entendent peser davantage encore sur les orientations de l’UE, même si elles restent divisées en deux groupes (Identité et démocratie/ID, Conservateurs et réformistes européens/CRE) et les rapports de force n’ont pas été profondément modifiés.

Elles n’enregistrent en effet qu’une très modeste progression en sièges au Parlement européen, passant, selon les estimations, de 118 à 131 sur 720, alors que La «grande coalition» de la droite (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des centristes (Renew Europe), devrait conserver une majorité de 404 sièges Elles devraient aussi compter sur une réserve d’une cinquantaine d’eurodéputés de même tendance mais n’appartenant pas aux groupes ID et CRE. Pour autant, le PPE et ses alliés, affaiblis par la déroute électorale de la majorité présidentielle en France et le recul de la coalition d’Olaf Scholz en Allemagne, ne pourront faire l’économie de compromis ponctuels avec les droites souverainistes.

Meloni a un temps d’avance sur Le Pen

«Ils devront envoyer certainement des gestes aux électeurs européens sur des questions qui ont été portées par ces partis, notamment sur deux questions, l’immigration et le pacte vert», analyse Marc Lazar, professeur à Sciences Po et à l’université Luiss de Rome. «On aura sur certains textes un renversement des alliances avec des votes convergents.» Les eurodéputés Conservateurs et réformistes européens sont issus de Fratelli d’Italia, du parti espagnol Vox, du PiS polonais ou encore de Reconquête du Français Éric Zemmour. Ceux d’Identité et démocratie rassemble notamment les Italiens de la Ligue et les Français du Rassemblement national (RN). Ils ont récemment exclu la délégation allemande de l’AfD, à la suite de plusieurs scandales. Ces deux groupes parlementaires ont des divergences importantes, comme sur le soutien à l’Ukraine face à la Russie et, en attendant le résultat des législatives françaises, Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien depuis octobre 2022, a une nette avance sur Marine Le Pen en termes d’influence sur les affaires européennes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, candidate du PPE pour un deuxième mandat, a ouvert la porte à une alliance avec l’ECR de la cheffe du gouvernement italien, vue comme une partenaire apte au compromis, pro-européenne et pro-Ukraine, à la différence des membres d’ID, qualifiés par elle de «marionnettes de Poutine».

«Une ruche ne peut avoir deux reines»

Si Marine Le Pen a évoqué pendant la campagne l’idée d’«un grand groupe souverainiste», Giorgia Meloni se méfie des volontés «hégémoniques» françaises et privilégie des collaborations par dossier. «Une ruche ne peut avoir deux reines» et Meloni ne veut pas risquer sa nouvelle «respectabilité» diplomatique en faisant alliance avec un groupe qui comptait il y a encore quelques semaines dans ses rangs l’infréquentable AfD, souligne Daniele Albertazzi, du groupe de réflexion «Centre for Britain and Europe». «Elle veut être considérée comme une dirigeante moderne s’agissant de la politique étrangère, de l’Europe, des États-Unis (…). Je pense qu’elle veut continuer de jouer dans la cour des grands et se concentrer sur (ses compromis) avec le PPE», dit-il.

Lundi matin, Giorgia Meloni a salué le résultat du RN. «Le parcours qu’est en train de faire Marine Le Pen est très intéressant», a-t-elle déclaré à la radio. Toutefois, a-t-elle laissé entendre, le RN a bénéficié de l’usure du pouvoir de ses adversaires : «Les partis de gouvernement ont souffert presque partout, sauf ici.»

Un commentaire

  1. Pourquoi voter pour une Meloni qui soutient la clique banderiste ukrainienne qui veut nous entrainer dans sa gueguerre debile?
    Tout comme le macron…bonnet blanc et blanc bonnet.

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