Eh bien, elle est trop mortelle la nouvelle campagne de la sécurité routière. «Trop vite, vite mort».
Cette image de femme cadavre! Pouce levé aux responsables des effets spéciaux. L’utilisation de speck luxembourgeois pour représenter les lambeaux de peau de la conductrice est du plus bel effet. Au passage, il serait intéressant de vérifier si cette campagne a fait exploser la consommation des jambons-beurre dans les stations-services.
D’ailleurs, l’image est si belle qu’on s’y attarde volontiers. En particulier sur cette face d’écorchée vive, qui peut dérouter un peu. Mais tout publicitaire vous le dira, une bonne campagne retient le plus possible l’attention du spectateur. Par contre, il faudra juste réécrire le 1er commandement de la sécurité routière : «Il faut trop regarder la route, sinon vous serez trop mort». Trop 2015.
Pas bête, non plus, le choix de mettre une jeune femme au volant. Il ne faudrait pas stigmatiser davantage la gente masculine, sur le refrain «et gnagnagna ce sont davantage les hommes qui créent des accidents», «et gnagnagna les hommes roulent plus vite parce qu’ils ont des choses à se prouver», etc., etc. Ça pourrait les énerver, ce qui serait effectivement contre-productif.
«Cette campagne a pour objectif de prévenir de tels drames et d’éviter à d’autres parents de pleurer leurs enfants», se justifie la Sécurité routière, suite aux récents drames routiers. Le hic, c’est que cette campagne fait aussi pleurer les enfants, surtout les plus jeunes, persiflent certains parents sur les réseaux sociaux. Leurs gamins feraient des cauchemars, façon remake entre Fast and Furious et Le Silence des agneaux. C’est évidemment faux, et tout parent le sait : en voiture, les jeunes ne regardent plus le paysage depuis l’invention de l’iPad!
D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls, et on peut se rassurer en se disant que les nombreux automobilistes qui écrivent un SMS ou chassent des Pokémon au volant ne la verront pas non plus.
Romain Van Dyck