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Troisième tour incertain

La poussière n’est pas encore retombée en France après le second tour d’élections législatives qui laissent le pays divisé comme jamais. Aujourd’hui, le vote des Français met les députés dans l’embarras, les rend perplexes. Ces derniers cherchent un gouvernement pour donner un cap à un pays durablement fracturé. Une partie des élus du Nouveau Front populaire, la coalition des partis de gauche qui a terminé en première position, souhaite dorénavant imposer son timing pour proposer un Premier ministre et un gouvernement. C’est aller un peu vite en besogne quand on regarde l’hémicycle et lorsque l’on se souvient du fameux front républicain qui a été mis en place pour faire barrage au Rassemblement national. Certains de leurs partenaires s’en rendent bien compte et appellent à la patience et au compromis. Le passage en force risque de faire de la casse, eh oui, encore un peu plus, dans la société française.

Le Nouveau Front populaire, le parti présidentiel Ensemble et le Rassemblement national ont comme été renvoyés dos à dos par les électeurs et représentent aujourd’hui les trois grands blocs dominant l’Assemblée nationale. Mais personne n’a de majorité absolue. Une coalition est-elle possible avec les adversaires d’hier? Le Rassemblement national, considéré comme intouchable, fera bande à part, c’est certain. Les macronistes pourront-ils s’allier avec des députés socialistes ou des élus de la gauche modérée, de la droite républicaine pour tenter de faire vivre un gouvernement d’union plurielle? Difficile à dire. La survie d’un gouvernement estampillé Nouveau Front populaire risque, quant à elle, d’être limitée dans le temps avec l’épouvantail de la France insoumise en son sein.

Les élus français vont devoir apprendre à s’entendre et à faire comme leurs amis au-delà des frontières : fabriquer des coalitions pour tenter de respecter la couleur du vote des électeurs. Et pour ça, il faut se parler et faire des compromis sans imaginer que l’on renie son propre engagement politique. Ce sera bien sûr plus facile à dire qu’à faire, surtout connaissant l’esprit républicain français qui s’est perdu dans la confrontation incessante, faisant ainsi le lit des extrêmes.

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