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La dynastie n’attend pas

Scène surréaliste, jeudi soir à la Chambre des députés. En plein débat sur la compétitivité du pays, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, et les élus ont été invités par la vice-présidente de la Chambre, Simone Beissel, à accélérer le rythme. Pas d’alerte incendie dans les couloirs, pas de menace immédiate, mais bien le spectacle son et lumière qui devait être projeté à 19h45 tapantes sur les murs du Palais grand-ducal pour commémorer le 125e anniversaire de la dynastie Nassau-Weilburg.

Il est vrai que le voisinage de la Chambre avec le Palais n’est pas une garantie de tranquillité pour les députés qui souhaiteraient travailler sereinement. Entre la relève de la garde, les visites d’État et autres événements ponctuels, la dynastie met beaucoup d’animation dans le quartier. Et dans un Grand-Duché, le Grand-Duc passe forcément avant les élus du peuple.

On pourrait suggérer au président de la Chambre, Mars Di Bartolomeo, de déménager dans un quartier plus calme, mais il est vrai que la pression foncière touche tout le monde dans la capitale. Alors autant profiter de la rue du Marché-aux-herbes, idéalement située au cœur des institutions du pays.

Et puis, après tout, l’interminable débat de jeudi à la Chambre avait sans doute fatigué des honorables députés qui n’avaient pas suffisamment accéléré la cadence. Ils ont donc mis fin aux discussions pour aller prendre l’air et regarder le très réussi voyage dans l’histoire de la dynastie grand-ducale réalisé par l’artiste Beryl Koltz.

Pour ceux qui l’ont raté, il est encore possible de se rattraper ce samedi soir avec ces impressionnantes projections tridimensionnelles et colorées sur la façade du Palais. Pas sûr que les députés seront dans la rue, puisqu’ils ont déjà assisté au spectacle jeudi.

Quant au débat sur l’économie du pays, il n’y a pas d’urgence, celle-ci se porte bien, elle peut bien attendre un peu. Il reprendra donc la semaine prochaine dans le cadre du vote de la réforme fiscale. Car avant les fêtes de fin d’année, le Palais devrait retrouver son calme.

Christophe Chohin