Fiscalité défavorable, coût excessif du logement, isolement social… Les familles monoparentales n’ont pas la vie facile au Luxembourg. Il faut savoir que près d’une famille monoparentale sur deux vit sous le seuil de pauvreté, contre 33 % en moyenne dans l’Union européenne.
Si le seuil de pauvreté au Grand-Duché est établi à 2 231 euros net par mois pour un adulte avec un enfant, ce qui peut paraître élevé, il faut rappeler que le coût du logement représente plus de 40 % des dépenses pour 27 % des familles monoparentales. Certes, le crédit d’impôt monoparental est une réalité non négligeable, mais cette mesure ne saurait pallier tous les soucis des personnes qui élèvent seules leurs enfants…
Dans la nouvelle flopée de pétitions ouvertes à signature depuis vendredi, l’une d’entre elles vise à octroyer aux familles monoparentales le même nombre de jours enfant malade qu’un couple, soit, selon la pétitionnaire : «24 jours de 0 à 4 ans au lieu de 12 jours actuellement, 36 jours de 4 ans à 13 ans au lieu de 18 jours actuellement et 10 jours de 13 ans à 18 ans au lieu de 5 jours actuellement.»
La revendication, qui a pour but de mettre toutes les familles sur un pied d’égalité (du moins sur ce point spécifique des jours de congé en cas de maladie d’un enfant), apparaît comme légitime. De surcroît parce que le nombre de familles monoparentales augmente sans cesse et que, comme le souligne la pétitionnaire, «la société actuelle comporte de plus en plus d’individus qui se retrouvent dans une situation difficile car leurs jours de congé pour raisons familiales sont écoulés deux fois plus vite que pour un couple».
Sans pouvoir prédire un dénouement heureux à cette revendication, force est de constater que la pétition en question a été déclarée recevable par les députés de la commission des Pétitions avant qu’ils ne l’ouvrent à signature : preuve que l’intérêt général de celle-ci a déjà été reconnu par les parlementaires. Au tour maintenant des citoyens de le faire, en apposant leurs paraphes manquants, pour espérer faire bouger les choses.
Claude Damiani