À partir du 1er mars 2020, la mesure des émissions des véhicules neufs sera affinée. Ce sera la fin des tricheries. Or, selon les cas, la taxe automobile pourrait augmenter.
La hausse des accises sur le carburant ne sera pas la seule mesure qui va influencer le prochain Autofestival, traditionnelle grande messe des automobilistes luxembourgeois désirant acheter une nouvelle voiture. À l’horizon pointe aussi déjà l’introduction d’une taxe carbone (20 euros par tonne de CO2 émise) et une révision de l’imposition des voitures, deux mesures annoncées pour 2021.
Les garagistes auront donc fort à faire au mois de janvier, d’autant plus que le gouvernement a officialisé mardi l’introduction au 1er mars 2020 d’une nouvelle norme pour mesurer avec plus de précision la consommation et les émissions réelles des voitures neuves. «Il n’existe pas de lien direct avec les mesures prises pour contrer le changement climatique», souligne d’emblée le ministre de la Mobilité et des Transports, François Bausch. Il s’agirait plutôt d’une réponse au Dieselgate, le scandale éclaté en 2015 chez Volkswagen, qui avait employé un logiciel pour faire artificiellement baisser les émissions d’une voiture en cours de homologation. «La discrépance entre les valeurs affichés au catalogue et la consommation et les émissions réelles étaient énormes. L’automobiliste en a fait les frais, car il paie un surplus de plusieurs centaines d’euros de carburant par an», fait remarquer François Bausch.
«Il n’y aura pas de rétroactivité»
Avec le passage de la norme NEDC (Nouveau cycle européen de conduite), conçue dans les années 80, au WLTP (World Harmonised Light Vehicle Procedure), la mesure des émissions de CO2 et de particules fines va devenir plus précis et donc plus proche de la réalité. Il en ira de même pour la consommation en carburant. «La variation entre les anciennes valeurs et les valeurs réelles peut aller de 20 à 25 %», précise le ministre de la Mobilité.
Selon le choix de son nouveau véhicule, l’automobiliste pourrait donc gagner en termes de consommation d’essence et de diesel. Par contre, une hausse de la taxe automobile n’est pas à exclure. Si les émissions de CO2 sont supérieures aux mesures selon l’ancienne norme NEDC, la taxe sera revue à la hausse. «Il se peut tout aussi bien que rien ne change. Il faudra évaluer cela au cas par cas», précise François Bausch. La formule de la taxe restera toutefois inchangée.
Autre précision qui est de taille : la nouvelle norme de calcul ne sera valable qu’à partir du 1er mars 2020. «Il n’y aura pas de rétroactivité. Tous les véhicules immatriculées avant cette date butoir resteront soumis à la norme NEDC. La taxe ne va pas changer», souligne le ministre. La date du 1er mars n’est pas choisie au hasard : «J’avais songé au 1er janvier 2020. Mais finalement, j’ai souhaité laisser la possibilité aux garagistes d’écouler leurs voitures de stock lors de l’Autofestival», indique François Bausch.
L’introduction de la norme WLTP repose sur une décision de la Commission européenne. Tous les nouveaux véhicules sont déjà soumis à ce mode de calcul plus réaliste des émissions et de consommation. En Allemagne, le WLTP est d’application depuis 2018.
David Marques
Les garagistes vont riposter
Les associations de garagistes réunis sous le toit de la House of Automobile vont prendre position ce mercredi sur l’introduction de la nouvelle norme WLTP. Interrogé par nos soins, le ministre François Bausch a précisé que «les garagistes sont depuis deux ans au courant que le WLTP va arriver». Il lance un appel aux distributeurs pour informer et guider les clients lors de l’Autofestival. Les garagistes seront d’ailleurs obligés de mettre en place un double affichage faisant la comparaison entre les valeurs d’émissions et de consommation, calculées selon les normes NEDC et WLTP. Une campagne d’information doit être lancée sous peu pour mieux informer les clients.
Il ne fallait pas tricher. Le monde automobile n’a pas à se plaindre !