Accueil | Actualités | Grèce : Moscovici appelle les créanciers «à ne pas jouer avec le feu»

Grèce : Moscovici appelle les créanciers «à ne pas jouer avec le feu»


Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, le 11 mai 2017 à Bari en Italie. (Photo : AFP)

Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a appelé jeudi les créanciers de la Grèce «à ne pas jouer avec le feu», à une semaine d’une réunion «décisive» de l’Eurogroupe sur la dette d’Athènes.

«Je veux vraiment passer un message très clair aux créanciers de la Grèce: il ne faut pas jouer avec le feu», a affirmé le commissaire lors d’une conférence de presse à Paris, alors que les créanciers d’Athènes tentent de trouver un accord entre eux sur fond de divergences entre l’Allemagne et le FMI (Fonds monétaire international). «Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un échec à l’issue de cet Eurogroupe», a prévenu M. Moscovici, soulignant que la Grèce était «allée au bout ou presque de ses engagements».

Le commissaire a estimé que les négociations lors du précédent Eurogroupe du 22 mai constituaient «une bonne base» pour la réunion de la semaine prochaine. «Ces efforts ne doivent pas être dilapidés», a-t-il assuré. Ces déclarations interviennent au moment où le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, multiplie les contacts à Bercy avec les principaux intervenants dans le dossier grec.

Il a rencontré mercredi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et Jeroen Dijsselbloem, le président néerlandais de l’Eurogroupe, avant de s’entretenir ce jeudi avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Son objectif est de parvenir à un accord lors du prochain Eurogroupe sur «le déboursement des fonds qui permettront à la Grèce de faire face à ses échéances», mais aussi «sur les grands principes d’un traitement de la dette grecque»,a indiqué son entourage.

Lors de sa conférence de presse, Pierre Moscovici a souhaité, par ailleurs, que le FMI reste dans le programme. «Je me refuse à envisager que nous puissions parvenir à un accord sans le FMI. Toute la logique du travail mené depuis des années (…) c’est que le FMI soit à bord comme garantie de sécurité pour ce programme», a-t-il expliqué.La directrice générale du FMI s’est déclarée cette semaine prête à un compromis de circonstances destiné à satisfaire Berlin afin de rejoindre le plan d’aide à la Grèce.

Le FMI refusait jusqu’alors de contribuer financièrement au troisième plan d’aide à la Grèce de 86 milliards d’euros accordé par l’Union européenne en juillet 2015 tant que les Européens ne s’étaient pas engagés sur des mesures parallèles d’allègement de la dette grecque (179% du PIB). Un accord d’allègement est espéré depuis des mois pour écarter le spectre renaissant d’un «Grexit» et soulager les inquiétudes de la zone euro. Le temps presse pour la Grèce, qui a besoin d’argent pour rembourser en juillet 7 milliards d’euros d’anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d’aide.

Le Quotidien/AFP