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Déborah de Robertis arrêtée pour s’être allongée nue au musée d’Orsay


L’artiste luxembourgeoise est notamment connue pour avoir exposé son sexe sous le tableau de Courbet L’Origine du monde. (Photo : DR)

Déborah de Robertis, qui s’est allongée nue samedi devant l’Olympia de Manet au musée d’Orsay pour reproduire l’œuvre sous les yeux des visiteurs, a été arrêtée et placée en garde à vue pour exhibition sexuelle, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

La garde à vue de Déborah de Robertis se poursuivait dimanche, après une interruption dans la nuit pour raisons médicales, selon son avocat, Tewfik Bouzenoune.

Samedi après-midi, alors que le public profitait des derniers jours de l’exposition «Splendeurs et misères, Images de la prostitution 1850-1910», l’artiste s’est dénudée et allongée, dans la même position que la jeune femme sur le célèbre tableau d’Édouard Manet, a-t-il expliqué.

«Elle portait une caméra portative pour pouvoir filmer la réaction du public. Il s’agit d’une performance artistique», a ajouté Me Bouzenoune.

«Il y avait beaucoup de monde devant le tableau. Les agents ont bien réagi, ils ont fermé la salle, lui ont demandé de se rhabiller. Comme elle a refusé, la police a été appelée et l’a emmenée», a expliqué une porte-parole du musée d’Orsay, qui a porté plainte pour exhibition sexuelle.

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Des sources policière et judiciaire ont confirmé son placement en garde à vue. Déborah de Robertis n’en est pas à son coup d’essai. En mai 2014, toujours au musée d’Orsay, elle avait exposé son sexe devant «L’origine du monde» de Gustave Courbet. Le musée avait déjà porté plainte, a indiqué la porte-parole.

L’avocat de l’artiste a dénoncé une mesure disproportionnée. «Mettre un artiste en garde à vue, c’est un très mauvais signal», a -t-il protesté. «Cette mesure de contrainte, qui est l’expression d’une pudibonderie judiciaire inquiétante, s’adresse à tous les artistes performeurs qui souhaitent s’exprimer de manière trop libre dans l’espace public», a ajouté Me Bouzenoune.

Il a notamment cité l’artiste sud-africain Steve Cohen, reconnu coupable d’exhibition sexuelle en mai 2014 par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir dansé le sexe enrubanné relié à un coq lors d’un spectacle de rue, sur le parvis du Trocadéro à Paris. Il avait été dispensé de peine.

AFP/M.R.