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[Cinéma] Pierre Niney sous le masque de la vengeance


Pierre Niney, 35 ans, souhaitait, pour cette nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas, retourner «à l’origine et à la noirceur» du personnage d’Edmond Dantès. (photo Chapter 2/Pathé films/M6)

Nouvelle adaptation d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo poursuit le souffle épique des Trois Mousquetaires, porté cette fois par les seules épaules de Pierre Niney.

Grande fresque d’aventures tous publics, portée par la densité romanesque d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo se présente, avec ses 43 millions d’euros, comme la plus grosse production française de l’année. Fait exceptionnel, le film ne sortira pas mercredi, jour habituel des sorties en salles, mais vendredi; un choix à l’américaine, mais stratégique, à deux jours de la fête du Cinéma et ses séances à 5 euros partout en France.

Ce film, «c’est à la fois une grande aventure épique, un héros torturé, une histoire tragique, de la nuance dans les sentiments», s’enflammait Pierre Niney avant la montée des marches du film à Cannes, présenté hors compétition le mois dernier.

Avec ce rôle, l’acteur de 35 ans marche dans les pas artistiques de Gérard Depardieu, qui incarna Edmond Dantès à la télé dans les années 1990, ou, bien avant, dans ceux de Jean Marais. Un pari pour celui qui a été le plus jeune pensionnaire de la Comédie-Française, avant de se lancer dans le cinéma, où il a décroché un César du meilleur acteur pour Yves Saint Laurent (Jalil Lespert, 2015), à 25 ans.

Edmond Dantès, héros aux mille identités, dont les aventures se déroulent sur plusieurs décennies, est un rôle en or pour un acteur : «J’ai travaillé pour passer de l’innocence à l’enfermement, au regret, puis au désespoir et à la folie», rembobine Pierre Niney, qui voulait retourner «à l’origine et à la noirceur» du personnage. «Je suis attiré par des rôles de menteurs, de gens qui dissimulent.»

«Chat mystérieux»

Dans le film, comme dans l’œuvre de Dumas, Edmond Dantès est enfermé injustement au Château d’If, dont il parvient à s’échapper. Sa vengeance, ruminée pendant des décennies au cours desquelles il deviendra le Comte de Monte-Cristo, sera implacable. Et finira par le rendre fou.

«C’est à la fois un justicier, mais aussi le diable, à force d’être obsédé par sa vengeance», élabore l’acteur qui a appris des mots d’italien et raconte un rôle très physique, pour lequel il a pris des cours d’équitation, d’escrime et d’apnée, avec un champion du monde de la discipline. Pour la séquence d’évasion de la prison au large de Marseille, «il fallait que je puisse, à 15 m de profondeur, sortir d’un sac, sans bouteille, en apnée pure», raconte-t-il.

Pour condenser les près de 2 000 pages de l’œuvre originale, le film, d’une durée de trois heures, prend quelques libertés au niveau du scénario, multipliant les ellipses. Mais il en conserve le souffle épique et le plaisir de l’aventure, avec même quelques scènes à la Indiana Jones.

Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, scénaristes des deux volets des Trois Mousquetaires (Martin Bourboulon, 2023), sont cette fois entièrement aux manettes du projet, au scénario et à la réalisation. Le choix de Niney était une évidence pour Matthieu Delaporte : «Pierre est un chat mystérieux, un acteur extrêmement fin, capable de se transformer en plein de personnages», salue-t-il.

Dans le reste du casting, on retrouve Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei (également à l’affiche de Maria, actuellement au cinéma) ou l’acteur italien Pierfrancesco Favino, membre du dernier jury cannois.

Dantès contre Artus

La sortie du Comte de Monte-Cristo est un gros enjeu pour son producteur, Dimitri Rassam, et Pathé, déjà derrière les Trois Mousquetaires, avec l’ambition d’exporter aussi le cinéma populaire français à l’international. Le premier volet des Trois Mousquetaires a fait 3,4 millions d’entrées en France, le second 2,6 millions. Mais en matière de box-office, rien n’est jamais sûr.

Hasard du calendrier cannois, l’équipe de Monte-Cristo avait monté les marches en même temps que l’équipe du film Un p’tit truc en plus, avec une troupe de comédiens en situation de handicap mental. La comédie phénomène réalisée par Artus, sortie début mai et encore en salles, compte plus de 7 millions d’entrées en France, avec un budget bien moins élevé que Le Comte de Monte-Cristo (environ 6 millions d’euros).

Au Luxembourg aussi, elle est en passe de s’assurer une septième semaine consécutive dans le top 5 du box office. «Il y a zéro recette, c’est ce qu’on voit avec le film d’Artus, on ne sait jamais ce qu’il va se passer. Pour les petits films comme pour les gros», philosophe Alexandre de La Patellière.

Un commentaire

  1. La vague de talentueux comédiens qui déferlent sur l europe changent le game. La France, l italie et la scandinavie proposent des histoires émotionnelles proches des gens, des comédies drôles et des polars glaçants à budget limité. Ces films par leur nombre peuvent remplir un catalogue de plate-forme en apportant une réelle plus value. Le cinéma français a peur de la plate-forme alors qu il est taillé pour. On ne va plus voir un film pour son acteur principal. On y va pour l histoire, pleurer, rire frissonner.

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