Le Premier ministre luxembourgeois a trouvé des mots clairs à son arrivée au Sommet européen placée sous le signe du Brexit. Il exclut toute négociation avec le Royaume-Uni avant le lancement de la procédure de sortie.
Ce n’est pas un Sommet européen comme les autres qui s’est ouvert mardi après-midi sur le coup de 16h30 à Bruxelles. La tension était palpable dans les travées du bâtiment du Conseil européen après la décision des électeurs britanniques de quitter l’Union européenne. Et les interrogations restent nombreuses.
Alors que les chefs d’État et de gouvernement semblent avoir accepté tant bien que mal que le Premier ministre britannique sortant, David Cameron, ne va pas déposer dès ce mardi soir la demande de sortie de son pays, réglée par l’article 50 du Traité de Lisbonne, les 27 pays qui vont rester membre de l’UE après ce long processus de divorce ont montré leur détermination de ne pas laisser trop de marge de manœuvre au Royaume-Uni.
Humour et fermeté
À son arrivée à Bruxelles, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a rejoint avec des mots clairs la tendance de ces derniers jours. « David Cameron nous a annoncé qu’il ne compte pas encore lancer la procédure. On sera à son écoute, mais dès demain (mercredi), il nous faudra décider à 27 une feuille de route et un agenda à suivre. Je le répète : on ne peut pas être à la fois marié et ne pas l’être. On n’est pas sur Facebook où on peut afficher le statut de relation compliquée », a lancé le chef du gouvernement. Mercredi, le Premier ministre britannique ne sera en effet plus à Bruxelles et les 27 États-membres que l’UE va compter à l’avenir vont se réunir seuls. Il s’agira d’une grande première.
Pour Xavier Bettel, il faut respecter la procédure. « On entend que le Royaume-Uni veut lancer les négociations sans avoir invoqué l’article 50. J’y suis strictement opposé, car si on négocie et que les Britanniques ne sont pas satisfaits des résultats, ils risquent de retarder encore le lancement de la procédure de divorce », insiste le Premier ministre. « Ce n’est pas une Europe à la carte, comme pourraient le croire les uns ou les autres. On ne peut pas avoir les bonnes choses de l’Europe et jeter par le bord les principes de solidarité et d’unité. Il n’est pas question de définir un statut taillé sur mesure pour le Royaume-Uni », a ajouté fermement Xavier Bettel.
En ces heures de crise pour l’Europe, le Premier ministre a finalement insisté pour rester uni. « C’est bien de se poser des questions sur l’avenir d’une Europe dans l’intérêt des citoyens. Mais les décisions doivent être prises à 27 et pas chacun dans son coin », conclut un Xavier Bettel décidé à aller de l’avant.
De notre envoyé spécial à Bruxelles, David Marques
Qu’il soit entendu…