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Un loup aurait-il croqué huit moutons à Garnich ?


Une fois de plus, le retour du loup au Grand-Duché pose question. (Photo d'illustration : AFP)

Un éleveur a découvert huit de ses bêtes mortes dans un pré. Elles ont été tuées par un canidé. Alors, loup ou chien?

Un animal ressemblant fortement à un loup a été aperçu il y a deux semaines entre Leudelange et Bettembourg, à quelques kilomètres du lieu de l’attaque. Le loup a-t-il tué huit moutons qui gambadaient paisiblement dans un pré du côté de Garnich, dans le sud du pays? L’administration de la nature et des forêts mène l’enquête.

La macabre découverte a été faite samedi par un éleveur : huit de ses bêtes avaient été tuées par un prédateur. Son champ se trouve à quelques kilomètres à peine du lieu où avait été aperçu récemment un canidé ressemblant fortement à un loup. L’animal avait été aperçu dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 juillet par un agriculteur au volant de son tracteur. La rencontre fortuite avait eu lieu vers 23 h 45 dans un champ situé entre Leudelange et Bettembourg. Le témoin, malgré la surprise, avait réussi à prendre une photo. Malheureusement, l’animal sur le cliché n’avait pas pu être identifié à 100 % comme étant un loup. Il y a tout de même de «fortes probabilités» que c’en soit un, pour reprendre les termes des spécialistes qui ont analysé le cliché.

Des échantillons pour l’ADN prélevés

Les experts s’étaient rendus sur les lieux de la rencontre avec ce «loup probable», mais n’ont pas pu trouver d’indices. Les forts orages qui se sont abattus dans le secteur avaient lessivé toutes les traces (déjections, poils, empreintes…) du passage de l’animal. Avec la découverte des huit cadavres de moutons ce week-end, les choses risquent donc de s’accélérer. Alertés par l’éleveur, des experts de l’administration de la Nature et des Forêts se sont déplacés sur les lieux de l’attaque pour commencer leurs investigations.

Durant de longues heures, le champ a été passé au peigne fin et des prélèvements ADN ont été effectués sur les morsures présentes sur les moutons. La génétique devrait confirmer ou infirmer que c’est un loup qui a attaqué le troupeau. Les échantillons ont été envoyés en Allemagne, à l’Institut de recherche Senckenberg de Gelnhausen. Les résultats devraient être connus ces prochaines semaines.

Lundi, l’administration de l’Environnement rappelait que les chiens domestiques étaient généralement les premiers suspects dans ce type d’affaire de moutons tués. Avec l’ADN, les experts en auront le cœur net!

Le plan d’action et de gestion relatif au loup, qui a été adopté cette année par les autorités, prévoit des indemnisations pour les éleveurs si le loup attaque leurs animaux. L’indemnisation est de 100 % si les échantillons prélevés sur les lieux de l’attaque confirment que c’est bien l’animal qui est à l’origine du drame. Si les résultats sont non concluants, la somme peut atteindre 75 %. Le dispositif fonctionne également pour le lynx, animal protégé qui est aussi en expansion en Europe. Des populations de ce félin se trouvent dans le Palatinat, en Allemagne. Par contre, si les loups (ou les lynx) sont innocentés après enquête et analyse ADN, il n’y a pas d’indemnisation.

Laurent Duraisin