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[Football] Omosanya : «Je sais qu’un jour, je reviendrai en sélection»


(Photo : Gerry Schmit)

Performant avec Thionville, Michael Omosanya (24 ans, 2 sélections en 2021/2022) croit en ses chances de réintégrer les Roud Léiwen, qui entament ce jeudi en Irlande du Nord leur campagne de Ligue des nations.

Juste avant la reprise, à l’heure d’égrener les nombreux mouvements estivaux connus par le Fola, Pascal Welter, le directeur sportif eschois, avait jugé bon de préciser que trois garçons avaient quitté le club pour le monde pro. Dont Michael Omosanya. S’il n’a pas grand-chose à envier à la BGL Ligue ou la Regionalliga (D4 allemande), qu’il a fréquentée – sans marquer – en 2022/2023 avec Trèves, le National 2 français, où il en est déjà à un but et une passe décisive en trois apparitions avec le promu Thionville, n’est pas un championnat professionnel à proprement parler.

Mais chez les Lusitanos, au sein d’une formation joueuse qu’il a contribué à faire monter (5 buts et 2 passes décisives en 13 matches de N3) et sous les ordres d’un coach (Julien François) qui lui «fait confiance» et le «fait progresser», l’avant-centre de 24 ans a un contrat qui lui permet de vivre du football, des séances d’entraînement et de musculation quotidiennes, des repas méridiens en équipe, bref des conditions de joueur de haut niveau, propices à sa progression. Et à ses ambitions, en club comme en sélection, où il ne veut pas se contenter de ces deux courtes apparitions, en octobre 2021 et juin 2022.

Êtes-vous toujours attentif aux listes de Luc Holtz ? 

Michael Omosanya : Oui, car j’ai toujours l’espoir d’être appelé. Luc Holtz m’a toujours dit que j’ai les qualités pour être en équipe nationale et qu’il allait me suivre, alors j’y crois. Même si je sais que je dois m’améliorer au niveau tactique, de la compréhension du jeu, j’ai les qualités de puissance, de technique et de vitesse pour revenir en sélection.

C’est facile, à 24 ans, sans avoir fait de centre de formation, de progresser tactiquement ?

Ma façon de progresser, c’est quand je vois d’autres joueurs. Je m’inspire beaucoup et j’apprends beaucoup de mes coéquipiers. En équipe nationale, j’ai beaucoup observé Gerson (Rodrigues), Yvandro (Borges) ou Danel (Sinani). Tous les jours, j’apprends et je donne tout à l’entraînement pour un jour, peut-être, retourner en sélection. Je travaille aussi, seul, à la salle, y compris après l’entraînement. Au Fola, je n’y allais pas aussi souvent. Je fais aussi plus attention à l’hygiène de vie : les siestes, l’alimentation… les McDo, les kebabs, il faut éviter (il sourit)! Ce n’est pas toujours facile mais si tu veux vraiment y arriver, il faut aussi faire des sacrifices. Je me prépare au mieux pour les matches du samedi.

Je me sens beaucoup plus fort qu’il y a deux ans

Le problème, à Thionville, c’est la visibilité…

En N3, peut-être, mais en N2, il y a beaucoup plus de visibilité. Il y a beaucoup de joueurs de qualité. Si je performe à ce niveau, alors peut-être que je reviendrai en sélection. Mais je sais que le coach a du choix, avec notamment pas mal de pépites qui jouent à l’étranger.

Devenir international quelques mois seulement après vos débuts en BGL Ligue a-t-il été dur à assumer ?

C’était plutôt une fierté. Et puis, au Fola, j’ai tout de même joué la qualification pour la Ligue des champions puis la Ligue Conférence, où j’ai marqué un but, bien performé, et montré mes capacités au sélectionneur.

Et le fait que le Fola vous présente, à votre arrivée, comme « le futur Gerson Rodrigues » ?

Moi-même, quand ils ont dit ça, j’étais choqué! C’est quand même un compliment, car Gerson est un grand joueur. Mais ça ne m’a pas mis la pression : ça m’a plutôt ouvert les yeux, sur le fait que j’avais les qualités pour réussir et qu’il ne me manque pas grand-chose.

Comprenez-vous que votre choix de rejoindre Thionville en janvier ait suscité du scepticisme, chez certains ?

Pas vraiment. Thionville avait un bon projet. Quand j’ai vu qu’ils avaient joué contre l’OM (en janvier 2023), je me suis dit que j’aurais peut-être plus de visibilité, l’opportunité de jouer contre de gros clubs en Coupe de France voire en championnat. Même en N3, le niveau était déjà bon. En N2, ce sera encore meilleur. Les premiers matches de championnat, cette saison, étaient vraiment de bon niveau. C’étaient des matches comme je n’en avais pas joué depuis longtemps.

Thionville est donc le cadre idéal pour progresser ?

Définitivement, oui. En N2, le niveau est à peu près le même qu’en Regionalliga (la D4 allemande) mais ici, c’est beaucoup plus technique. C’est aussi beaucoup plus pro, plus structuré qu’en BGL Ligue. On a un préparateur physique à disposition, qui nous fait un programme personnalisé, notamment à la salle, qui est plus équipée qu’au Fola. La concurrence est aussi plus importante, ça aide. Ici, j’ai vraiment tout ce qu’il me faut.

Le Michael Omosanya d’aujourd’hui est donc meilleur que celui qui évoluait en BGL Ligue ?

Absolument. Depuis que je suis arrivé ici, j’ai beaucoup changé, dans ma manière de jouer, de penser. Je me sens beaucoup, beaucoup plus fort, qu’il y a deux ans.

Votre arrivée au Fola coïncide avec le début des difficultés financières du club, puis votre saison à Trèves s’achève sur une descente. Comment avez-vous vécu ces déboires successifs ?

C’est un peu décourageant. Mentalement, ce n’est pas facile, j’ai peut-être eu un petit down, mais je me suis vite remis dedans. Je me suis dit : « Je n’ai pas eu tout ce talent pour finir en BGL Ligue« . Je veux vraiment faire quelque chose de ma carrière, voir jusqu’où je peux aller. J’ai toujours voulu devenir professionnel.

Quand on ne marque pas pendant un an, comment se sort-on d’une telle spirale ?

J’avais vraiment beaucoup de malchance, car j’ai touché sept fois les montants cette saison-là. Ça m’a un peu dégoûté, mais je n’ai jamais cogité. C’est passé, on ne peut rien y changer. Je suis déçu de ne jamais avoir marqué pour eux, mais j’étais quand même important pour l’équipe.

À votre retour au Fola, en août 2023, Stefano Bensi, le coach du Fola, vous trouvait tout de même « changé« . C’était le cas ?

Oui, l’Allemagne m’a vraiment changé. Die deutsche Mentalität, ce n’est vraiment pas un cliché! Il faut toujours tout faire à fond, et vu que Trèves était plutôt familial, avec des supporters toujours présents, même à 300 kilomètres, je voulais tout donner pour le club.

Avec sept buts en Regionalliga en 2022/2023, votre carrière aurait-elle pu être différente ?

Oui, car les clubs regardent beaucoup les stats. Aujourd’hui, c’est le plus important. Mais après, je n’ai jamais lâché. Je suis revenu au Fola, et j’ai continué à travailler. Faire le maximum de statistiques, aider l’équipe comme je peux, et m’offrir une petite visibilité, c’est mon but aujourd’hui.

Pourriez-vous vous imaginer, dans dix ans, avec toujours deux sélections au compteur ?

Non, jamais! Je sais qu’un jour, je reviendrai en sélection. Je ne sais pas quand, mais le sélectionneur va me rappeler. Je vais tout faire pour. En début d’année, j’ai écrit mes objectifs sur un tableau. Il était écrit qu’en 2024, je serais en équipe nationale. Les autres objectifs, comme marquer quelques buts en N3, devenir champion et évoluer en N2, je les ai tenus.

Et quels sont vos objectifs avec Thionville ?

J’ai un objectif de buts en tête, mais je le garde pour moi. On joue officiellement le maintien, mais je nous vois plutôt dans la première partie de tableau. J’ai confiance en notre groupe. Par la suite, je vise clairement plus haut que le N2, mais ce sont les stats qui parleront.

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